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Comédie à gros traits

Par Borokoff

A propos de God Bless America de Bob Goldthwait ★★☆☆☆

Joel Murray - God Bless America de Bob Goldthwait - Borokoff / Blog de critique cinéma

Joel Murray

Aux États-Unis, Frank (Joel Murray), un quinquagénaire, apprend dans la foulée de son licenciement qu’il est atteint d’une tumeur inopérable au cerveau. Alors que ses voisins l’empêchent de dormir  et lui causent des migraines épouvantables, alors que  sa propre fille refuse de le voir, Frank « pète les plombs » et décide de « passer à l’action » en assassinant la fille pourrie gâtée d’une émission de « télé réalité ». Sur sa route, il rencontre Roxy (Tara Lynne Barr), une collégienne désabusée comme lui et qui ne supporte plus l’abrutissement voire l’avilissement causés par la télé. Ensemble, ils décident de tuer des stars éphémères d’émissions télé mais aussi des mormons, des militants de lobbies homophobes, racistes, catholiques, etc…

Tara Lynne Barr - God Bless America de Bob Goldthwait - Borokoff / Blog de critique cinéma

Tara Lynne Barr

Écrit et mis en scène par un ancien acteur de stand-up réputé pour son humour noir et acerbe, God Bless America est une comédie satirique qui ne fait pas dans la dentelle. Quatrième réalisation de Bob Goldthwait, c’est une farce grinçante sur la vacuité des émissions télévisées et l’aliénation qu’elles peuvent provoquer. Mais à la différence de RealityGod Bless America manque singulièrement de nuances. Sorte de road-movie épique, sanglant et délirant à travers l’Amérique, façon Bonnie and Clyde, God Bless America narre les exploits d’un quinquagénaire qui revit et trouve une forme de bien-être en se défoulant et en vidant ses (dernières) cartouches sur les personnalités débiles de shows télévisés qu’il juge responsables d’un abrutissement et d’une régression intellectuelle généralisés.

La violence dont Frank fait preuve sur sa route est évidemment à prendre au quinzième degré, mais les discours qu’il tient sur le chaos culturel dans lequel est tombée la civilisation ont quelque chose de grave, de sérieux voire de solennel qui fait qu’on n’est pas sûr de bien comprendre ni d’interpréter cette comédie un brin ennuyeuse au passage, au-delà de son côté spectaculaire.

Le problème de God Bless America vient de ses hésitations et de sa grande difficulté à trouver un véritable ton. C’est une farce aux gros traits, certes, où percent un discours moral (et non moralisateur) en même temps qu’une ironie grinçante, mais c’est aussi un film déroutant qui prend parfois des allures de comédie sentimentale (que renforcent la BO des Kinks et les compostions d’Alice Cooper, les contours d’un mélo impossible entre une adolescente et un homme qui pourrait être son père. C’est ce qui rend les intentions de ce God Bless America assez floues, et le film décevant. On préfère largement la finesse et le cynisme de Matteo Garone. La chute de God Bless America, apocalyptique, est assez drôle même si elle parait anecdotique. Elle ne parvient pas cependant à relever le niveau d’une mise en scène assez convenue (pour ne pas dire plate) et qui, certes, s’appuie sur deux bons acteurs, mais souffre d’un scénario assez redondant et prévisible. Il y une chose que l’on se dit aussi, à la fin du film, un bon conseil qu’il aurait fallu donner à Frank : c’est d’éteindre sa télévision, tout simplement. Ce qui aurait évité tout ce bain de sang un peu fastidieux. Et vain…

http://www.youtube.com/watch?v=mnFRmbZWvFE

Film américain de Bob Goldthwait avec Joel Murray, Tara Lynne Barr, Melinda Page Hamilton (01 h 40 ) 

Scénario de Bob Goldthwait : 

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Mise en scène : 

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½
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Acteurs : 

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Dialogues : 

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Compositions des Kinks, d’Alice Cooper et de Matt Kollar : 

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