
On commence comme toujours par la vitrine de la rue Bassano qui a été confiée à Ali TAPTIK. Le photographe a assemblé quelques clichés pris à Istambul pour évoquer la crise qu'un système défaillant ne parvient pas à juguler. L'artiste affirme photographier des prises de conscience. Avec Nothing surprising, l'oeuvre qui nous accueille dans le hall d'entrée, il reconstruit toute une ambiance qui symbolise une vie délabrée. L'enfant semble serein, mais aura-t-il un autre avenir que de rêver des voyages incertains face à un cargo poubelle ?








Les rideaux de plumes nous prennent dans une douceur qui n'est qu'illusoire face à la violence du monde. A moins qu'ils ne soient là pour nous inciter à la compassion.
Les globes se balancent dans l'obscurité, tête en bas, à partir d'arbre invisibles. La passivité à laquelle le spectateur est contraint est forcément dérangeante.





La photographie semble un media privilégié chez les artistes rencontrés par Marie-Ange Moulonguet, qui assure la direction de l'Espace. Silva BINGAZ a même réalisé une série de prises de vues spécialement pour l'exposition, avec un appareil argentique. On rencontre beaucoup de femmes sur le diaporama d'une cinquantaine de clichés qui défile en continu mais aussi une cigogne qui a croisé son chemin en pleine nuit, à Istambul bien sur.
Halil ALTINDERE propose une oeuvre unique, très ironique, critique elle aussi de notre époque. Un chevalier de l'espace, vêtu et casqué comme un astronaute, sur un animal impassible, pose pour l'éternité devant un paysage touristique de la Cappadoce qui est le pays des chevaux sauvages tel un cow boy des temps modernes à proximité d'un campement de tipis. Son No Man's land retroéclairé est saisissant d'hyperréalisme.



Journeys, Déambulation dans la Turquie contemporaine à l'Espace culturel Vuitton jusqu'au 6 janvier 2013 , 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03
Entrée libre, du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures sauf les 25 décembre et 1er janvier.