Jusqu’au XIXe siècle, la pastorale occupe une place importante dans la vie artistique. Elle représente la réminiscence d’un âge d’or, la beauté simple, vraie, en opposition à celle très
sophistiquée que l’on rencontre dans les villes. Certains petites-maîtresses et petits-maîtres ne rechignent pas à s’habiller avec des éléments empruntés aux bergères ou bergers. Le berger
Céladon, le héros de L'Astrée d’Honoré d'Urfé (1568-1625), avec son noeud vert peut être regardé comme le chantre d’un aspect de l’élégance française. La mode des pastorales est restée
très vive en France jusqu’à la Révolution. L’exemple de Marie-Antoinette qui se fait construire à Versailles une bergerie est connu. Il ne s’agit pas là d’une simple lubie, mais d’une véritable
recherche de la beauté et des plaisirs vrais ; ce besoin de parfois se baigner dans des valeurs simples, belles, amoureuses et humectées de fantaisies.
Photographie : Frontispice de Le Berger fidèle de 1661. Dans la couronne de fleurs on
lit : « Vieni Sto. Imeneo Venez Saint Hyménée ».
© Article et photographies LM