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ELI ESSERIAM attend vos questions ici !

Par Phooka @Phooka_Book

ELI ESSERIAM attend vos questions ici !
"Avant d’être publiée, je me serai présentée comme étant une infirmière ordinaire qui s’occupe de patients étonnants, capables d’ingurgiter des objets métalliques hétéroclites, se prenant pour Dieu et ayant un faible pour la dégustation de Canard WC ou Tahiti douche. J’aurai avoué quelques névroses, un physique flou et une tendance à collectionner des trucs minables. (Les petits billets colorés vantant les dons extraordinaires d’obscurs médiums par exemple.). Je vous aurai parlé de mon adoration pour les plats à base d’aubergine, les séjours pluvieux en Ecosse et les sautillements frénétiques générés par l’écoute intensive du groupe Florence + The Machine. Et vous n’en auriez probablement rien eu à carrer. 
Maintenant que je suis publiée, j’apprends tout un tas de choses sur mon propre compte. J’ai lu récemment via le net que je m’appelle Lil Esseriam, voire Eli Esserian, que je suis un auteur espagnol, que je prétends révolutionner le monde de la littérature jeunesse, que mon visage est bouffé de micro expressions en interview et que je ne sais pas où cacher mes mains lorsque je parle à quelqu’un. J’ai aussi découvert, avec beaucoup moins d’étonnement, que je suis arrogante, froide et désagréable, à l'image de mon Alice.La vérité, c’est que je ne prétends rien, je ne révolutionne rien. Je me contente de réfléchir à ma prochaine collection loufoque en remuant mon boule sur “Dog days are over.” Et je suis toujours aussi mauvaise pour me définir, me connaitre ou me comprendre. Savoir qui on est, c’est la quête de toute une vie. Aussi, pour m’aider un peu et vous en dire plus, j’ai demandé à mes proches leur opinion sur la chose.
Mon Cher & Tendre dit que je suis extraordinairement souple. Ma grand-mère, qui manque sérieusement d’objectivité, dit que je suis une jolie personne. Mes collègues de l’hôpital disent que je suis autoritaire mais que je fais une excellente tarte au Nutella. Ma mère dit que je suis bien la fille de mon père et elle n’a pas l’air d’aimer ça. Mon père dit que je suis tout le portrait de ma mère et ça ne sonne pas comme un compliment. Mon amie Méla dit que je possède la plus belle collection de moules à gâteaux en silicone de l'univers intersidéral. Mon éditeur chéri, Hicham, dit que je ne suis pas très douée en comm’. Mon ami Schindler dit que je suis une fille intelligente, ce qui semble être un oxymore pour lui. Ma nièce Justine dit que j’ai des cheveux comme dans les pubs Schwartzkopf. Ma banquière dit que je suis à découvert. Mon pote Alex dit que je suis la maîtresse du chat le plus sadique du monde. Mon chat, lui, ne dit rien du tout parce que c’est un chat. Ma tante Luzia dit (d’une voix qui se veut rassurante) que je suis une nana tout à fait ordinaire. Ma voisine du dessous dit que je suis bruyante et égoïste, voire hostile. Ma dermatologue dit que la nature a horreur du vide, en particulier sur mon visage. Ma belle-maman, Chantal, dit que je suis une chérie en or pour son fils (ce en quoi elle a parfaitement raison). Le libraire du coin de la rue dit que je dépense intelligemment mon argent. La caissière du Monoprix près de chez moi dit que j’achète des paquets de Chocobons à un rythme inquiétant. Mon gynécologue dit que j’ai un bassin de reproductrice. Mon neveu Maxence dit que j’exagère, toujours, tout le temps, pour tout. Le facteur dit que je confonds boite à lettres et vide-poche. L’ordonnance restrictive du juge dit que je ne dois pas approcher David Foenkinos à moins de 500 mètres. Mon agent, Fred Ricou, dit que je suis une provinciale colérique. Ma belle-soeur Christelle dit que je suis trop sympa. Mon horoscope dit que je dois surveiller mes reins et boire beaucoup d’eau.
Je suppose qu’ils ont raison, tous. Ils sont mes proches, mes familiers, que j’aime ou que je subis, selon l'humeur du jour et les caprices du moment. Pour autant, aucun d’entre nous ne se résume à sa qualité capillaire (aussi éblouissante soit-elle), ce qu’il possède, à qui il ressemble ou qui il harcèle… C’est plus compliqué que ça, n’est-ce pas? Plus dense, plus intrigant. Et je crois que nous sommes ici pour ça, vous et moi. Pour se connaitre un peu plus, un peu mieux. L’opinion des autres, c’est toujours intéressant. Eclairant. Mais croyez-moi, rien ne vaut la sienne propre. Rien ne vaut la votre." 

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A vos claviers !On attend vos questions
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