# EN DUEL
Pour me vaincre en duel
J’autorise toutes les larmes
A se battre en rangées
Et laver de mon corps
La pudeur en armure.
L’eau m’agresse nue et crue
Je me force j’humanise
Je combats les limites
J’active les réflexes
Je rends propre les oublis.
Je te veux, te voudrais
Décape-moi en entier
Abolis mes souffrances
Resplendis en douceur
Et explose ma cervelle.
Je frémis d’y penser
Puis hagarde je remets
Mes vêtements d’angoissée.
# SECRET DE FAMILLE
Tu fus si touchant
Quand tu nous livras
Sous le cerisier d’été
Ton coin d’ombre de famille.
Tu me touchas tant
Quand tu dévoilas
Au jardin tendrement
Ton histoire secrète.
Ta force montrée des failles.
Je m’exalte
De ce beau jour de printemps où
Les cerises tâchent les chemisiers
Les mains cramponnées aux échelles.
La fée de la forêt est sortie prendre l’air des bois.
# LES VANNES
Au bord du fond j’halète.
Ta grande absence m’aplatit en disque.
J’étouffe les tortures en goulot
Et me bloque dans l’attente que ça cesse.
L’air manque de poussière envahissante.
J’apeure le plomb de l’obscure cave,
L’embouteillage des sens en éponge
Valant veule la souplesse insouciante.
Je compresse les poumons,
Pèse du poids l’oppression des sévices,
Tords les boyaux asséchés
Et ferme les vannes à sec.