"Désormais, que passe le temps, que s'étale la médiocrité, que déferlent d'autres soucis, rien n'effacera de la Gloire de la France ce que vous lui avez offert".
C'est par ces mots que le 18 juin 1952, le Général De Gaulle s'adressait aux anciens des Forces Aériennes Françaises Libres.
C’est à 10 heures, le mardi 30 Octobre 2012, qu’ont eu lieu les obsèques de Roland de La Poype en la cathédrale Saint-Louis des Invalides où s’étaient réunis, parents, amis, et de très nombreux admirateurs qui désiraient exprimer leur reconnaissance à ce grand homme.
La cérémonie débuta par les chants de l’Escadrille Normandie-Niemen interprétés par des choristes de l’ancien Chœur de l’Armée Rouge au son d’un accordéon qui rappela les quelques moments de détente au sein de ce Régiment alors que la guerre faisait rage de toutes parts.http://street-magic.over-blog.fr/article-heroes-chante-normandie-niemen-73333280.html
Chacun put se recueillir et prier pour l’âme du défunt au cours de cette belle cérémonie, puis Cécilia Norick, cantatrice, interpréta un émouvant Ave Maria de Caccini et le Panis Angelicus de Gabriel Fauré.
http://www.youtube.com/watch?v=SqBJFDbE2ZI
http://www.youtube.com/watch?v=8yLRmUUVXpA
La cérémonie religieuse terminée, les honneurs militaires furent rendus à Roland de La Poype dans la cour des Invalides. Monsieur Fred Moore, Chancelier de l’Ordre de la Libération, rappela les différentes étapes de la vie de ce grand homme, tour à tour pilote de chasse avec 16 victoires, inventeur de génie, chef d’entreprise, et amoureux de la nature et du milieu marin en particulier. Un palmarès admirable pour un homme dont l’enfance dissipée avait fait dire au directeur de son école, s’adressant à sa mère: Vous n’en ferez jamais rien de bien ! …Les images et les textes proviennent du site de l'Echarpe Blanche, du journal Le Monde et du site de MINURNE-RESISTANCE.http://www.lecharpeblanche.fr/2012/10/30/obseques-de-roland-de-la-poype-2/
Roland Paulze d'Ivoy de la Poype, pilote du régiment de chasse de l'armée de l'air Normandie-Niémen, est mort mardi à Saint-Tropez (Var), à l'âge de 92 ans, a annoncé mercredi 24 octobre la chancellerie de l'Ordre de la Libération. Grand Croix de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, avec douze citations, et Héros de l'Union soviétique, il était l'un des Compagnons de la Libération les plus décorés.
Le Normandie-Niémen fut la première formation de chasse française de la seconde guerre mondiale, avec 273 victoires homologuées au cours de 5 240 missions et 869 combats. Seule unité de la France libre engagée sur le front russe aux côtés de l'Union soviétique à partir de 1942, elle comptera vingt et un Compagnons de la Libération et quatre Héros de l'Union soviétique, une décoration accordée aux étrangers au compte-gouttes par l'URSS.
Quarante-deux de ses quatre-vingt-dix-sept pilotes seront tués.
Né le 28 juillet 1920, dans le Puy-de-Dôme, Roland Paulze d'Ivoy de la Poype avait gagné à 20 ans l'Angleterre, une semaine après avoir entendu l'appel du général de Gaulle. Membre de la Royal Air Force, il fut volontaire pour le groupe de chasse Normandie, qu'il rejoint en novembre 1942 en Russie.
Roland de la Poype obtint aux commandes de son Yak quinze victoires aériennes, qui en feront l'un des as français. A deux reprises, le 14 et le 16 octobre 1944, il abattit deux appareils allemands dans la même journée. Il sera le premier Français à être fait Héros de l'Union soviétique, la plus prestigieuse décoration militaire soviétique, avec son camarade Marcel Albert, autre as du Normandie-Niémen, avec vingt-quatre victoires et deuxième as français de la seconde guerre mondiale, derrière Pierre-Henri Clostermann (trente-trois victoires).
Après la guerre, Roland de La Poype avait entamé une carrière d'industriel, créant en 1952 le berlingot de shampooing Dop. Quinze ans plus tard, il avait inventé la Méhari, avec sa carrosserie plastique aux couleurs inédites pour l'industrie automobile : rouge, vert, orange ou beige couleur désert.
Enfin, en 1970, il avait ouvert le Marineland d'Antibes, sur la Côte d'Azur, pour faire "connaître la vie des grands animaux marins".
Après sa mort, il ne reste plus que vingt-trois Compagnons de la Libération en vie.