Londres un 4 novembre. Température extérieure: 6°C. Les Anglais se couvrent. Je m’emmitoufle. L’hiver n’est pas encore tout à fait là. Il n’est pas rare de croiser des hommes en short, des jeunes filles en mini-jupe, jambes nues, veste légère. Ils ne grelottent pas. Ils font en tous cas mine de ne pas avoir froid. Ca ne m’impressionne plus. Le moindre rayon de soleil les font se découvrir, il arrive même que les voisins sortent leur transat lorsqu’il fait beau un peu trop longtemps. Tandis que nous, he bien, c’est plutôt l’appareil à fondue que l’on considère de saison. Je commence à apprivoiser le froid d’ici, un froid humide et mordant. J’ai longtemps cru que les filles sortaient léger pour éviter de passer au vestiaire dans les clubs, le soir. Mais les vraies Anglaises ne s’encombrent pas. A n’importe quelle moment de la journée (et de l’année), elles restent égales à elles même, décomplexées. Elles assument le dévêtu, le décolleté contre vents et marées, la petite veste ouverte qui laisse entrevoir le soin qu’elles ont mis à s’habiller. Parfois je scrute leur peau pour y trouver un semblant de chair de poule. Que-dal-le.
Au mois de septembre, les gens venaient encore au travail en tong. Ca, je l’avoue, je ne m’y suis jamais faite.
J’apprécie le retour du froid, la sensation d’être à l’abri dans mon écharpe XXL, le gros pull qui tombe sur des collants imprimés. Enfin oui quoi, on peut être jolie en collants, sur des talons perchés.
Zohara, collection hiver 2012