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DEJA L'AUTOMNE, d'Astrid ELIARD

Par Geybuss

DEJA L'AUTOMNE, d'Astrid ELIARD

Roman - Edition J'ai Lu (Mercure de France) - 159 pages - 5.60 €

Parution chez J'ai lu en Mai 2012

L'histoire : Michel, éminent chirurgien plasticien, emmène sa femme Eva passer un weekend de luxe chez un non moins éminent client : un acteur célèbre qui côtoie les plus grand. Arrivés sur place, le luxe n'est pas là, mais une atmosphère étrange, oppressante. Le passé d'Eva va remonter en surface : le remettra t-elle sur le devant de la scène ou dilapidera -t-il un présent déjà bien abîmé ?

  

Tentateur : Le pitch

Fournisseur : Les éditions J'ai lu et Silvana, merci

 

étoile2.5

Mon humble avis :  Tout d'abord, mise en garde : ne pas lire la quatrième de couv qui, comme bien souvent, en raconte beaucoup trop !

Ensuite, ce roman me laisse perplexe. Son sujet est bien plus ambitieux que les apparences ne le laissent entendre. Point de légèreté people ou autre,  mais une atmosphère oppressante. Nous voici dans un huit clos. On ignore s'il va se passer quelque chose ou s'il s'est passé quelque chose (si l'on ne lit pas la 4ème bien sûr). Dans l'absolu, on est plus dans l'observation des personnages, de leurs gestes, de leur gène, de leurs faux semblants, que dans l'action. Ce qui se passe sous nos yeux serait presque dans le non dit, comme si l'auteure laissait à son lecteur le choix de "l'action", même si, bien sûr il s'agit ici d'une action... disons... contemplative.

Astrid Eliard décrit très bien ces petits rien qui trahissent un malaise, une fragilité, un aveuglement, ces manipulations... Le verbe et la langue sont étudiés, de belles envolées littéraires, même si les souvenirs d'Eva revêtent parfois un vocabulaire plus cru. Car les souvenirs d'Eva sont là, qui occupent quelques chapitres.

Dès le début, on devine un problème chez ce personnage, qui semble comme apathique, obéissant au doigt et à l'oeil à son pédant de mari, fier de se montrer avec une aussi jolie femme au bras. Car Eva a sa réputation : elle serait de toute beauté. Elle agace d'abord quand elle accepte même que ce soit son mari qui la maquille, lui mette son rouge à lèvres, lui dise de se couvrir... Au fil des pages et des souvenirs, c'est une autre femme qui se dévoile, d'une extrême fragilité. La question du roman sera donc : quelle traumatisme a-t-elle vécu pour ne devenir même plus l'ombre d'elle même, mais l'ombre de son mari épousé pour se protéger, pour qu'il ne lui arrive plus rien.... Le plus rien sera total.

Comme je le disais plus haut, le livre est une réussite au sujet du style, des très belles phrases et des métaphores qui parsèment le livre, des descriptions des objets, des lieux qui font appels aux cinq sens. Eva m'a touchée et toutes proportions gardées, m'a rappelé de douloureux souvenirs...

Mais les personnages sont un peu trop survolés (donc peu attachants, à part Eva), le sujet pas assez creusé. Pour une fois, je regrette le petit nombre de pages qui fait que même la fin, semble arriver là parce qu'il en fallait bien une. Il faut toujours sortir les personnages de la situation dans laquelle ils se trouvent et hélas, quelques soient les moyens.

Bref, un roman prometteur qui aurait mérité mieux et plus, un petit supplément d'âme en fait. Voilà mon impression de lectrice qui n'a pas été happée par cet automne précoce !

L'avis de Nanet, Natiora, Antigone


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