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Trois ombres au soleil de John HENRY

Publié le 06 novembre 2012 par Melisende
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Trois ombres au soleil
de
john.henry
Chloé des Lys Editions,
2012, p. 274
Première Publication : 2012

Pour l'acheter : Trois Ombres au Soleil

Le Site de John Henry
L'Avis de Zazymut
Merci à John.Henry et à Zazymut pour l'envoi...
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Lturquoisefonce.jpga ville. Ses nuits. Sa solitude. A peine débarqué, il en ressent une violence agressive. Depuis des années, elle s'y est habituée. Un peu trop. Et Sonia, qui laisse trainer sa blondeur éclatante sous les néons du métro. Puis un détonateur. Il va croire à l’amour, avec cette fille qui appartient à la ville. Elle réalise qu'elle est encore affamée de vie. Et des messages anonymes vaguement menaçants vont finir de venir bouleverser les vies. Tout était à l’indifférence. Pourtant, des bouts de papier, des choix, des hasards m’ont fait comprendre que tout est possible quand rien n’est fini. Trois ombres dans la ville. Trois ombres dans la nuit. Trois ombres au soleil.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Iturquoisefonce.jpgl y a quelques semaines, l’auteur - john.henry - me contactait pour me proposer de recevoir son titre en livre-voyageur. La littérature dite « contemporaine », les lecteurs habitués de ce blog le savent, n’est pas celle que je préfère (et pourtant j’en lis régulièrement). Pourquoi ? Parce que les sujets sont souvent les mêmes (métro, boulot, dodo…) et la plume me fait rarement rêver (disons qu’elle n’a rien de particulier). Mais je suis curieuse et j’ai parfois eu de bonnes surprises alors… why not ?
Et bien j’ai bien fait de me lancer car j’ai passé un bon moment avec Trois ombres au soleil. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris (quelques éléments restent mystérieux) mais je me suis beaucoup attachée aux personnages - notamment la doyenne - qui m’ont émue.
Trois ombres au soleil c’est l’histoire de trois êtres qui errent dans les rues de Bruxelles, en quête de quelque chose ou quelqu’un qui les aidera à sortir la tête de l’eau.
Loïc, jeune homme désœuvré, enchaîne les boulots alimentaires et les quitte aussi vite qu’il les a trouvés préférant s’évader dans les vapeurs d’alcool pour oublier sa situation. Les jours passent et se ressemblent : lever difficile au milieu de la journée et folles virées jusqu’au bout de la nuit. Un matin, il doit se présenter à un entretien arrangé. La gueule de bois et le look qui va avec, il parvient pourtant à obtenir un poste : enseigner l’informatique à un groupe de petits vieux.
De son côté, Marie, veuve retraitée, regarde la vie s’écouler de la fenêtre de son appartement. Elle tente d’occuper ses journées entre le coiffeur, les courses et son rendez-vous hebdomadaire avec son groupe « d’amis » eux aussi seuls et sans réelles activités. Les petits vieux arrivent à la conclusion qu’il leur faut trouver quelque chose qui les sortira de leur morne quotidien et les rapprochera du monde actuel… des cours d’informatique, en voilà une brillante idée !
Sonia, troisième et dernière figure principale de cette histoire, m’a semblé beaucoup moins « importante ». Jeune prostituée bruxelloise, elle vend son corps à de riches et bedonnants hommes affaires, de l’argent facilement gagné malgré tout ce qu’il implique…
Evidemment, les trois vies sont amenées à se croiser et à se mêler, prenant chacune appui sur les deux autres pour évoluer et trouver un sens au quotidien. Loïc rencontre donc Sonia lors d’une nuit agitée et une relation particulière s’instaure entre eux. Il se lie également d’amitié avec Marie et son groupe de petits vieux auxquels il tente, parfois difficilement, d’inculquer les bases de l’informatique…
Des personnages à la dérive dans une grande ville (plusieurs fois j’ai oublié qu’on était à Bruxelles et imaginais les héros dans Paris, mais le lieu véritable n’a pas vraiment d’importance), voilà une base scénaristique pas forcément très originale. Et pourtant, j’ai accroché. Pourquoi ? Parce que j’ai été émue par ces personnalités, par leurs peines, leurs bleus et les quelques petites joies qui ressortent de leurs rencontres mutuelles. J’ai été particulièrement touchée par l’aventure de Marie, cette veuve retraitée qui s’émancipe enfin de l’influence de son mari, pourtant mort des années plus tôt. Je suis pourtant plus proche, par mon âge, de l’histoire du héros, mais c’est vraiment cette petite mamie avide de vivre qui m’a offert les plus belles émotions lors de ma lecture. Sonia étant celle qui m’a laissée la plus indifférente, bizarrement.
L’auteur ajoute une histoire de menaces (les petits bouts de papier anonymes) et de « terrorisme » et je pense que j’ai loupé quelques explications car je n’ai pas tout compris à ce sujet. Mais ça n’a, à mon sens, pas vraiment d’importance, l’important se situant ailleurs : dans l’évolution des personnages principaux. D’ailleurs, le dénouement, bien qu’assez peu joyeux, m’a plu car il m’a semblé réaliste et dans la suite logique. Evidemment, j’aurais espéré une fin plus « happy end », mais finalement, ça n’aurait pas collé avec le reste.
Je terminerai cet avis un peu brouillon en signalant le style de john.henry : travaillé, avec un petit quelque chose… en bref, intéressant. J’ai relevé de beaux passages aussi bien sur le fond que dans la forme. C’est parfois « cru », parfois plus poétique. J’ai trouvé l’écriture immersive, en accord avec l’histoire et ses personnages et ça m’a plu.
Très agréablement surprise par ce petit roman qui a su m’émouvoir. Ses personnages - et notamment Marie la doyenne - font la force de ce texte et le portent jusqu’au dénouement loin d’être gai, mais réaliste. L’auteur a su choisir les mots qu’il fallait pour faire de Trois ombres au soleil une histoire sinon exceptionnelle, au moins marquante.
"Le travail, c’est jamais qu’une distraction emmerdante pour tromper l’ennui !"
"Pourquoi tout le monde associe-t-il la mort au noir, aux larmes et aux textes valorisant le défunt ? Pourquoi la mort rendrait-elle les gens meilleurs ? Pourquoi devrait-on louer les morts ? Pourquoi a-t-on laissé un tel traditionalisme imprégner les funérailles ? Sans doute l’originalité sera-t-elle un critère essentiel en vue de l’obtention d’une bonne place à la table de l’éternité. C’est toujours important d’être bien placé à table."



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