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[Critique DVD] The Deep blue sea

Par Gicquel
[Critique DVD] The Deep blue sea

Hester , épouse de Sir William Collyer, haut magistrat britannique, mène une vie privilégiée à Londres en 1950. Elle s'apprête à quitter son mari pour Freddie Page, ancien pilote de la Royal Air Force, dont elle s’est éperdument éprise. Sir William refusant de divorcer, Hester doit choisir entre le confort de son mariage et la passion.


[Critique DVD] The Deep blue sea
"The Deep Blue Sea [DVD]" de Terence Davies

Avec : Rachel Weisz, Tom Hiddleston, Simon Russell Beale

Sortie le 07 novemb 2012

Distribué par Diaphana Video

Durée : 98 minutes

Nombre de : 1

Film classé :

Le film :

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Les bonus :

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C’est un film qui se contredit, en toute connaissance de cause. Ici, tout n’est que bonne humeur et mélancolie, sentiments et violence, exprimés dans le clair-obscur d’une ville en reconstruction. L’ambiance est feutrée, les éclats de voix assourdis par la bienséance et l’élégance de ses protagonistes.
Un parti pris esthétique conforme semble-t-il à l’état de la capitale britannique du début des années 50.Après des années de guerre Londres retrouve la lumière et sa joie de vivre. Ce dont profite la charmante et jeune Hester, épouse de Sir William Collyer, haut magistrat britannique, le cheveu blanc et l’ardeur consumée. Sa rencontre avec un jeune pilote de la Royal Air Force va changer radicalement ses opinions sur la vie de couple. Le plaisir de la chair ne lui est plus interdit.

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Ce triangle amoureux qui se forme entre un mari riche et un amant fauché prend à contre-courant le commun de la situation en la banalisant presque sous le vernis des conventions de l’époque. Le dignitaire n’entend pas divorcer, tandis que le jeune homme poursuit son existence de bellâtre, délaissant au fil du temps, sa belle et ses promesses.

C’est admirablement mis en scène, par Terence Davies, qui s’appuyant sur des dialogues savoureusement pensées, filme sans la moindre compassion (il ne prend pas partie) les rapports humains. La belle-mère d’Hester mérite un portrait à elle seule.
C’est aussi et surtout parfaitement interprété, avec un accessit particulier à Rachel Weisz, dont le jeu tout en nuances nous transporte dans un monde où le rêve et les certitudes se heurtent sans coup férir.
 Son visage devient alors rayonnant, mélancolique, inexpressif (et çà, il faut le faire !), reflet des états d’une âme en perdition. Car la ville, prise à témoin, n’est pas non plus étrangère à cette atmosphère si particulière, qui noie les hommes et les femmes dans un spleen indicible.

[Critique DVD] The Deep blue sea

Une nation émerge des décombres de la guerre et cherche à voir le jour. La guerre a façonné tous les personnages et aucun n’en est sorti totalement indemne.
Freddie que joue Tom Hiddleston en est l’illustration parfaite. Hors de son cockpit, l’ancien pilote navigue à vue. On lui propose maintenant un poste à Rio. Une autre façon de fuir la ville et sa maîtresse.

  • Mais encore

Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de Terence Rattigan,  jouée pour la première fois en 1952 . Elle  avait déjà été adaptée au cinéma en 1955 par Anatole Litvak avec Vivien Leigh et Kenneth More…

Le film se déroule dans le Londres des années cinquante, au sein duquel le réalisateur Terence Davies a grandi : « Nous étions en faillite après la guerre et tout était morne. On ne voyait de couleurs primaires que dans les comédies musicales d’Hollywood et grâce au rouge à lèvres que portaient les femmes. Si une femme portait une robe avec de la couleur, elle ressemblait à une star de cinéma américaine », se souvient-il. 

[Critique DVD] The Deep blue sea

Le vieil homme et la belle, et toujours une très belle image

 Tom Hiddleston s’est fait connaître en interprétant le vicieux Loki, frère de Thor dans le film du même nom (2011) réalisé par Kenneth Branagh. Il a aussi tenu le rôle de F. Scott Fitzgerald dans Minuit à Paris (id.) de Woody Allen et celui d’un capitaine dans Cheval de guerre (2012) de Steven Spielberg, avant de retrouver son personnage de Loki pour Avengers (id.). The Deep Blue Sea lui permet d’être, pour la première fois, en tête d’affiche d’un film.

 Terence Davies, qui voulait absolument faire appel aux services de Rachel Weisz (après être tombé sous son charme dans « Au cœur de la tourmente »), n’avait jamais entendu parler d’elle . Lors d’un entretien téléphonique, le cinéaste demanda à son agent  s’il connaissait bien sa protégée, il lui répondit simplement qu’elle avait gagné l’Oscar du Meilleur second rôle féminin en 2006 pour The Constant Gardener !

En bref

Le film

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Elle découvre la passion et le spectateur l’encourage vivement dans cette quête amoureuse, qui prend le Londres des années 50 à témoin. Ce qui signifie nous dit le metteur en scène que l’on comprend encore mieux la mélancolie des sentiments qui animent son héroïne. Rachel Weisz en personne, grandiose, merveilleuse.

Les bonus

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Il n'y en a pas et c'est bien dommage, ne serait ce que par rapport au passage de la scène à l'écran . ....


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