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Gaet’s et Jonathan Munoz – Un léger bruit dans le moteur

Par Yvantilleuil

Une délicieuse dose de cruauté enfantine !

Gaet’s et Jonathan Munoz - Un léger bruit dans le moteurCe one-shot est l’adaptation du roman éponyme de Jean-Luc Luciani, par Gaet’s et Jonathan Munoz, chez un éditeur que je ne connaissais pas, mais qui livre d’emblée de l’excellent boulot : Physalis.

L’histoire se déroule dans un patelin paumé où personne ne s’arrête jamais, excepté le facteur pour apporter les pensions. Les habitants de ce petit village vivent donc isolés de tout, dans une misère et désolation qui ont ouvert la porte à la médiocrité et à la perversion. Entouré par le chômage, la folie, le racisme, l’inceste, l’infidélité et bien d’autres maux, un jeune garçon aspire cependant à une vie meilleure, le plus loin possible de ce village.

Le récit invite donc à suivre les pensées et les actes de ce gamin qui a élaboré un plan sordide pour échapper à sa condition : tuer tout le monde ! L’apprenti tueur en série de la saga La vie de Norman a donc du souci à se faire, car cet enfant que l’auteur ne nomme pas, a tout pour devenir un concurrent redoutable. Persuadé d’avoir tué sa mère à sa naissance, il poursuit sur son élan en s’attaquant d’abord aux animaux, en maltraitant le chat de la voisine ou en faisant exploser les lézards en soufflant dedans, puis aux habitants du village. Un accident de balançoire pour le petit frère, des sables mouvants dont on ne peut ressortir… le petit fait preuve d’une inventivité et d’un sang-froid à toute épreuve. Cette descente aux enfers qui même habilement flashbacks et situations présentes, est particulièrement surprenante car elle combine des actes horribles à une certaine naïveté liée au jeune âge de ce tueur dénué de remords.

« Un léger bruit dans le moteur » est donc une œuvre malsaine, profondément sombre et cynique, dont l’ambiance psychotique et oppressante se trouve magnifiée par le dessin de Jonathan Munoz. Le jeune artiste ne rate pas son entrée dans le monde du neuvième art en plongeant cette fable cruelle dans une atmosphère crépusculaire qui s’installe au diapason de la noirceur du scénario. Il dépeint un monde adulte dénué d’espoir où sévit un personnage enfantin à l’apparence caricaturale souvent terrifiante, le tout rehaussé par une colorisation aux tons ocres particulièrement envoutante. Du regard perdu de Laurie à cette splendide couverture, l’auteur livre un sans-faute visuel impressionnant.

Une découverte coup de cœur, que vous retrouverez d’ailleurs dans mon Top de l’année !

Ils en parlent également : Choco

Jetez également un œil à la bande annonce :


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