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J’ai enfin terminé un roman pour adultes. C’est...

Par Mmepastel
J’ai enfin terminé un roman pour adultes.

C’est...

J’ai enfin terminé un roman pour adultes.

C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.
Cela dit, je n’ai pas grand mérite, c’est le dernier roman publié par Zulma (mais antérieur à Rosa Candida) de l’Islandaise Olafsdottir, L’Embellie dont j’avais précédemment signalé avec enthousiasme la parution. En fait, devant le succès du sus cité roman, les éditions Zulma ont entrepris de traduire et d’éditer les romans précédents de l’auteure.
C’est un livre un peu desavantagé d’emblée pourrait-on dire, car venant après un petit miracle qu’était Rosa Candida, et étant un roman antérieur, comme ressorti d’un tas de livres oubliés parce peut-être moins aboutis.
À mon avis, humble évidemment, c’est en effet un peu le cas. Le roman est plus long, un peu trop à mon avis au vu du contenu, comportant quelques longueurs et quelques maladresses (insistances inutiles). Mais attention. Ça ne m’a absolument pas empêchée de l’aimer énormément. J’ai été très touchée par le duo libre et saugrenu de cette femme insaisissable, presque atone, et de son acolyte attachant, compagnon de fuite imposé, personnage au contraire sur-caractérisé, le petit garçon de 4 ans, sourd, muet et fantasque. Car le récit est original, le thème personnel et le style toujours aussi caractéristique ou (plutôt déjà caractéristique). La femme, quittée brusquement par son mari, n’a rien d’une victime. Elle se détache de son ancienne vie avec facilité, comme d’une peau morte, et se lance vers l’inconnu, ou plutôt le passé devenu inconnu. Qui prend les traits flous et gris d’une Islande transie de froid et de pluie incessante. On comprend que la femme à été blessée, que son rapport aux hommes et à la maternité (à laquelle la vie, les autres, la forcent à se positionner) dépendent d’une sombre histoire confuse datant de son adolescence. Peu importe presque. On comprend surtout que là, avec Tumi, le petit garçon qui ne demande pas grand chose à part un père, elle est prête à faire le grand saut, matérialisé dans le roman par un véritable saut à l’élastique qui s’avérera dangereux (on n’a rien sans rien). Quel saut exactement ? Tourner la page ? Se lier vraiment ? Aimer un homme (au lieu de juste les approcher en silence, comme une voleuse) ? Accepter le hasard laissé tout-puissant lui promettre une grossesse ? La réponse, Olafsdottir est trop subtile pour nous la donner, et c’est tant mieux. Chacun de nous peut à loisir s’en arranger. Et ce n’est pas la moindre des qualités de ce livre qui traite son lecteur comme un être intelligent et complice : le laisser combler les vides et les silences, les étrangetés du fil narratif ; être comme l’héroïne, flottant, ouvert, en questionnement, sans pour autant oublier le corps, les sensations, les intuitions, les imprévus. Devenir ce que l’on est, sans se forcer, en laissant venir à soi les gens, les événements, les réponses, accepter les silences, les incohérences. Se laisser glisser, sans que cela soit de la passivité, mais une façon d’être au monde, une ouverture d’esprit et de corps.
Je crois que c’est pour cela que les livres d’Olafsdottir font du bien. Ils n’assènent aucune vérité, ils racontent les errances de personnages, les voyages effectifs et intérieurs qu’ils font pour parvenir à une destination, ni parfaite, ni définitive, mais qui simplement leur va. Voilà pourquoi on les sent proches de nous. Ils sont doux, et ils doutent, sans en faire tout un fromage. Je boirais bien un thé argenté avec eux.


J’ai piqué la photo ci-dessus à un blog nommé chezmariette car j’en ai beaucoup aimé la composition.


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