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Interview Baden Baden

Publié le 09 novembre 2012 par Bullesonore

Interview Baden Baden

Avec leur premier album « Coline « dans les bacs depuis le 02 octobre, Baden Baden nous enveloppe dans une pop bilingue mélancolique et nous fait rêver de grands espaces. Ils seront sur la scène de Nouveau Casino mardi 13 novembre… Entretien…

Vous avez sorti une démo en 2008, votre EP en 2010, votre album en 2012 (avec  une signature chez Naïve), vous êtes tout jeune les Baden Baden, on souhaiterait une telle ascension à bon nombre de groupes, comment avez-vous vécu cela ?
Eric : Tout s’est fait très naturellement, sans vouloir brûler les étapes. Gabriel avait déjà joué dans un groupe mais pour moi et Julien, le guitariste, c’est un tout premier groupe, des premières scènes, on découvrait tout. Notre démo, on l’a fabriquée nous-mêmes, hors studio et on la vendait à la sortie des concerts, aux copains.
Deux ans après, en 2008, l’EP 78 a été une première étape un peu officielle, et l’album nous pensions le sortir dans les 6 mois qui suivaient et finalement il est arrivé 2 ans après !
On va à notre rythme et au fur et à mesure, de bouche à oreille, on rencontre des personnes qui ont envie de travailler avec nous, pour des clips, et ce sont toujours des rencontres intéressantes. Nous n’avons pas cherché à enfoncer les portes, tout s’est fait petit à petit.

Vous aimez brouiller les pistes, un nom de ville allemande Baden Baden, des textes dans la langue de Shakespeare/Molière, pouvez vous nous en dire plus sur ces choix ?
Eric : C’est vrai que les personnes remarquent cela en premier, mais on ne s’est pas posé de question, on n’a pas fait de choix. On aime aussi bien l’anglais que le français et dans ce que l’on avait envie de faire, les deux langues sont présentes. On se pose le moins de questions possibles.

Et passer de l’un à l’autre pour vous c’est naturel ?
Gabriel : oui, c’est assez naturel, on a eu des retours assez positifs, que cela fonctionnait plutôt, bien, que c’était cohérent.
Eric : Et puis c’est finalement ce qui crée notre identité on aurait donc tord de s’en priver et l’on passe facilement de l’un à l’autre.

La pochette, choix des visuels ?
Eric : En fait je reprends ce que je disais plus tôt, ce qui est intéressant, c’est que l’on fait de la musique et que l’on s’exprime à travers ce domaine.  Concernant les visuels d’un album, comme pour les clips, nous ne sommes pas graphistes ni cinéastes ; donc on leur donne le moins d’éléments possibles ou de directives pour que ces personnes puissent exprimer vraiment ce qu’elles ressentent face à notre musique.  Et du coup on a donné assez peu d’éléments, le seul était que notre musique dégage quelque chose d’aérien du coup il y avait l’idée d’avoir du ciel.
Gabriel : On a eu plusieurs propositions de graphistes en fait, et c’est celle-ci que l’on a retenu, celle sur laquelle on s’accordait le plus, qui nous a le plus plu. Cette proposition nous semblait vraiment la plus proche du groupe.
Eric : Oui cela s’est fait instinctivement on se posait la question une fois les titres finis, on pensait que le choix des visuels allait être rapide et finalement on a mis longtemps à trouver un visuel qui nous parlait, voire même inquiets. Au dernier moment, une des graphistes à toucher un truc sensible chez nous et à partir de ce moment là on ne se pose plus de question, on fonce. Cela a été d’ailleurs aussi le cas pour l’EP 78, on était partis dans plein de directions, on avait même essayé de réfléchir par nous-mêmes, mais cela ne fonctionnait pas.

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Des intros cordes, la présence de claviers, des voix planantes et des textes en français à la première écoute j’ai tout de suite pensé à la scène québécoise avec Monogrenade ?
Gabriel : C’est marrant que tu nous dises cela car Monogrenade, on a failli jouer avec eux en première partie il y a quelques mois, mais cela ne s’est pas fait. On aime beaucoup ce groupe et il est vrai que l’on nous cite régulièrement le groupe Karkwa, pour lequel on a eu vraiment un coup de cœur tous les trois, et que l’on écoute beaucoup en vacances. On a longuement écouté le voulme du monde et cela nous a conforté dans l’idée que l’on pouvait faire du français sur de la musique anglo saxonne et que cela fonctionnait.
Eric : oui je trouve que l’on se le demande et que cela se passe très bien. D’ailleurs Karkwa quad on m’en a parlé on m’a dit c’est un peu du Radiohead mais chanté en français. Et je crois que si j’avais eu une réticence elle a durée deux secondes parce que finalement les émotions et les orchestrations sont la et le français fonctionne très bien. Dans la mesure où c’est notre langue maternelle, on a eune compréhension directe, instinctive des textes et du coup au tout début on avait mis les mentions en anglais plus en avant et un groupe come Karkwa nous a renforcé dans l’idée que cela marchait très bien.
D’ailleurs, sur l’EP on a souvent eu des morceaux plus épiques ou ambitieux sur la production comme Anyone et très rapidement le défi était d’assembler cela en français.
Gabriel : C’est très poétique, en même temps abstrait, cela apporte différents niveaux de lecture dans les textes comme chez Karkwa et dans l’écriture d’Eric.

Vos textes qui sont mélancoliques et mélangent passé/futur, quelle est l’histoire contée dans votre album, vous employez souvent …, vous vous adressez à qui ?
Eric : A personne en particulier et à tout le monde en même temps. Moi j’aime assez une écriture instinctive. Au départ on travaille sur les instrumentaux et on pose des textes et des voix en yaourt qui nous viennent et j’aime l’idée dans un premier temps de dire des choses sans trop savoir soi-même ce que l’on veut dire, il y a une sorte d’inconscient derrière tout cela si on aborde des sujets X ou Y, il n’y a jamais l’intention de dire je vais parler de cela et cela va se passer ici. L’idée d’un premier jet instinctif dans un texte et à partir de la construire autour et nde rendre cohérent donner du sens.
Du coup, dans le sens des textes, il va y avoir plusieurs choses qui se mêlent, quand je compose je ne suis pas très sur de parler du présent, du passé, de choses fantasmées ou qui seraient arrivées réellement il y a des tas d’éléments, d’histoires qui s’entremêlent.

Et pour en revenir à Coline, on ne connait aucune Coline mais cela résulte d’un mélange de plusieurs fantasmes, de plusieurs personnes ou niveaux de lecture. J’aime cette idée d’être très ouvert et en même temps ne pas forcément utiliser des formules juste parce qu’elles sont jolies, avoir un sens pour moi ne sachant pas comment cela va être interprété, et que chacun puisse y trouver un niveau d’interprétation qui lui est propre.
Dans les textes en anglais, on a écouté beaucoup de musique anglo-saxonne et comme ce n’est pas notre langue maternelle, on va moins s’intéresser à chaque mot mais plus aller vers un sens global, laisser libre cours à l’auditeur, à l’imagination.

Justement vous avez repris entre autres, Anyone et 78, comment se sont opérés  vos choix ?
Gabriel : Se sont des morceaux qui nous tenaient vraiment à cœur et que l’on voulait faire découvrir aux personnes qui ne nous connaissaient pas l’EP et qui allaient découvrir l’album.
Eric : Dans l’idée, le premier disque c’est vraiment celui la et l’EP a été fait dans la perspective de l’album, comme un galop d’essai. Le premier album est donc important à nos yeux qui marque l’histoire du groupe et ces 2 morceaux là représentaient bien cette époque et donc l’envie d’avoir des morceaux anciens.

Avec l’arrivée du digital, on a tendance à aller piocher des titres de ci de là, auparavant on écoutait sur nos platines la totalité des albums, vos titres sont liés ?
Eric : On est d’une génération avant le MP3 et du coup on a composé les chansons sans savoir dans quel ordre cela sera. Une fois que l’on a eu nos 12 chansons, on a vraiment réfléchi à l’ordre, dans l’idée qu’on allait écouter l’album du début à la fin, et c’est l’interet d’avoir un ordre cohérent, des morceaux qui se placent naturellement plutôt au début ou à la fin de l’album.

Baden Baden sur scène on peut s’attendre à des formations cordes ? ou quelque chose de plus électronique ?
Eric :
on ne va pas trop s’avancer, mais on a envie d’essayer des choses,
Gabriel : on a envie d’un featuring,
Eric : trompette pourquoi pas.
Gabriel :  On a envie de marquer le coup pour cette date,
Eric : c’est une date importante,
Gabriel : on ne prend aucune date à la légère mais celle la, on joue « à domicile » !!!

Rendez vous est pris mardi 13 novembre pour la sortie de leur album et leur live au Nouveau Casino.

Remerciements : Julie de chez Naïve pour avoir organisé la rencontre


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