Magazine Culture

Les DRM facultatifs chez Numilog

Par Eguillot

Après avoir appris l'existence d'un onglet "sans DRM" sur le site de ventes d'ebooks Numilog, j'ai contacté par l'entremise de Facebook et du site jepublie.com l'une des personnes en charge des relations avec les autoéditeurs pour obtenir plus de précisions. Il en ressort que les DRM sont bel et bien devenus facultatifs chez Numilog.

C'est une évolution très importante, qui montre, à l'instar de ce qui s'est passé aux Etats-Unis avec l'éditeur Tor (filiale de l'un des Big 6, Macmillan) que le non-DRM gagne du terrain. Et franchement, je m'en réjouis, car cela montre que certains parmi les milieux traditionnels de l'édition prennent en compte ce qui s'est passé avec la musique, et comprennent que ce n'est pas en entravant les lecteurs que l'on s'attire leurs faveurs. 

Il est encore suffisamment tôt, en France, pour développer cette politique anti-DRM qui, conjuguée à des prix abordables et à une éventuelle présence en bibliothèque (à condition que le prêt d'ebooks en bibliothèque soit tout de même plus contraignant que l'achat en ligne), devrait permettre d'éviter le piratage à tout-va.

A partir du moment où le piratage devient la norme, il ne faut pas s'étonner que les gens s'éduquent à l'idée fausse que le numérique doit être gratuit. 

Qu'une immense partie du numérique soit gratuite (ebooks libre de droits), je trouve cela formidable, que l'on puisse trouver sur des sites des documents ou des livres qui ne sont plus exploités par les éditeurs ou les auteurs est une excellente chose, mais désolé, tout travail mérite salaire, à mon sens. Ou alors, on instaure un revenu universel plus conséquent que le RSA. Nous n'en sommes pas encore là.

Pour en revenir à Numilog, en principe, plus rien ne s'oppose donc à ce que l'on y trouve mes ebooks. Sauf que. Sauf que Numilog fait toujours payer des forfaits (un auteur m'a parlé de 80 € pour un fichier epub) pour intégrer les fichiers ebooks à son site. Sauf que les revenus d'auteur n'y sont que de 50%.

Voici donc ce que j'ai répondu par e-mail en substance en guise de conclusion à nos échanges : Après mûre réflexion, j'ai décidé de ne pas travailler avec vous pour le moment : les redevances d'auteur sont inférieures chez Numilog à celles de grands concurrents comme Amazon, Apple ou Kobo, qui offrent 70%. Ces trois concurrents ne font payer aucun forfait sur les ebooks aux auteurs et éditeurs. La possibilité de télécharger des extraits existe aussi chez ces concurrents, et compense l'absence de la fonction particulière de feuilletage (qui existe pour les livres papier chez Amazon). Et enfin, le fait que Numilog ait développé des applications pour Android et Apple ne compense pas l'absence de liseuse dédiée liée exclusivement à Numilog comme Chapitre.com peut par exemple l'être à Sony, ou Cultura.fr à Bookeen.
Le changement par rapport aux DRM est une évolution positive que je salue, mais désolé, cela ne suffit pas en ce qui me concerne.

Des sites comme Amazon tiennent compte des retours de leurs développeurs ou partenaires, et je suis presque certain que Numilog sera réceptif à mes critiques et remarques. Je ne suis en la matière que le porte-parole d'une logique de marché et de compétitivité implacable. Cette même logique qui a si souvent joué contre les auteurs...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Eguillot 1687 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines