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Une partie de campagne de Guy de MAUPASSANT

Par Lecturissime

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♥ ♥ ♥ ♥

L’auteur :

Né(e) à : Fécamp (France) , le 5 Août 1850

Mort(e) à : Paris (France) , le 6 Juillet 1893

Il passe une enfance heureuse à Etretat, au bord du littoral normand et reçoit son instruction d’un abbé et de sa mère, qui possède une vaste culture littéraire. Il passe le reste de son temps entre le port et la campagne, où il se lie avec les pêcheurs et les paysans des environs qui lui inspireront plus tard plusieurs personnages.

A l’âge de 12 ans, il est envoyé en pension au collège religieux d’Yvetot, qui sera à l’origine de son dégoût de la religion. Il intègre ensuite le lycée de Rouen en 1868. Il commence à écrire ses premiers sonnets à l'âge de treize ans.

Au sortir du collège, Maupassant est mobilisé pour la guerre de 1870 contre la Prusse. Il sert dans l’intendance à Rouen jusqu’à la débâcle de 1871. Il travaille ensuite à Paris comme fonctionnaire au Ministère de la Marine pendant près de 10 ans, puis au Ministère de l’Instruction publique. Il se consacre pleinement à l’écriture en 1880. C'est cette même année qu'il reçoit la reconnaissance du pblic. Il est introduit dans les milieux littéraires par Flaubert qui le considère comme son fils spirituel.

Dans les dernières années de sa vie, Maupassant, est atteint de troubles nerveux dus à la syphilis. Son aversion progressive pour la société, qui croît à mesure que sa paranoïa augmente, le conduit à vivre reclus. Dépressif, physiquement diminué et sombrant peu à peu dans la folie, il décède le 6 juillet 1893 à l’âge de 43 ans. (Source : Babélio)

L’histoire :

En 1860, M. Dufour, commerçant parisien, vient passer une « journée à la campagne » en famille. Il s’arrête pour déjeuner dans une auberge de Bezons (alors en Seine-et-Oise) sur les bords de Seine. Deux canotiers décident de séduire la mère, Pétronille, et sa fille, Henriette.

Ce que j’ai aimé :

Une partie de campagne appartient aux contes de canotage qu’affectionne Guy de Maupassant lui-même amateur de canotage. L’auberge mentionnée dans ce conte est bien réelle : il s’agit de l’auberge du Poulain dans laquelle Maupassant allait régulièrement faire du canotage, passer la journée ou la nuit. Ces lieux sont des lieux de détente et de plaisir : bals populaires, promenades sur la Seine sont les acivités les plus prisées, mais ce sont aussi des lieux de rencontres, d’échanges. Ce conte nous plonge dans cette douce période champêtre :

« Sous un petit hangar en bois étaient suspendues deux superbes yoles de canotiers, fines et travaillées comme des meubles de luxe. Elles reposaient côte à côte, pareilles à deux grandes filles minces, en leur longueur étroite et reluisante, et donnaient envie de filer sur l’eau par les belles soirées douces ou les claires matinées d’été, de raser les berges fleuries où des arbres entiers trempent leurs branches dans l’eau, où tremblote l’éternel frisson des roseaux et d’où s’envolent, comme des éclairs bleus, de rapides martins-pêcheurs. » (p. 20)

Les personnages venus déjeuner à l'auberge et se reposer au bord de l'eau sont des bourgeois : Les Dufour et leur fille Henriette, accompagnée de son futur mari, jeune homme insipide aux cheveux jaunes. La nature est elle aussi un véritable personnage du conte : le fleuve est une masse qui nous emporte, l’eau dans sa profondeur dit la complexité de l’esprit humain, la terre et la végétation incitent à l’union charnelle. Cette partie de campagne est prétexte en effet à l’éveil amoureux des femmes : Henriette et sa mère vont succomber à la nécessité de l’instinct sexuel et vont écouter la voix de la nature qui parle en chacun de nous. Et c’est aux côtés de deux jeunes gaillards propriétaires de yole que les deux femmes vont folâtrer bien loin des liens conjugaux...

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Le mariage bourgeois est en effet synonyme d’échec irrémédiable des destins humains pour Maupassant : Henriette va s’enfermer dans un mariage avec le garçon aux cheveux jaunes et vingt ans plus tard elle sera comme sa mère. Derrière l’illusion de l’unité, perce la solitude de chacun. Maupassant insiste sur le pathétique du destin : nous avons tous un futur mais avons-nous un avenir ? Le conflit entre le couple légitime et la passion amoureuse est inévitable, comme si l’un et l’autre s’excluaient.

Un très beau conte pessimiste…

Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien

Premières phrases :

« On avait projeté depuis cinq mois d’aller déjeuner aux environs de Paris, le jour de la fête de Mme Dufour, qui s’appelait Pétronille. Aussi, comme on avait attendu cette partie impatiemment, s’était-on levé de fort bonne heure ce matin-là. »

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