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Skyfall (2012) de Sam Mendes

Publié le 12 novembre 2012 par Flow

Skyfall.(réalisé par Sam Mendes)

Forever Bond.

 

 

On aura attendu longtemps le nouveau James Bond. Et ça lui aura été sacrément bénéfique. Épisode bilan et premier jalon de ce que sera la série à l'avenir, Skyfall est une belle réussite. C'est bon(d) pour le moral, je vous le conseille. Ok, c'était nul.

Skyfall1

 

Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…

 

Casino Royaleavait été une excellente surprise. Fini, les épisodes sans saveur avec Pierce Brosnan en guise de parodie d'agent secret, Daniel Craig serait le James Bond sérieux ou ne sera pas. A la fois récit des origines et nouveau départ pour la franchise, la machine semblait relancée. Si on oublie le piètre Quantum of solace(quel titre de merde !), la promesse de ce premier opus restait lettre morte.

Autant dire que l'attente autour de Skyfallétait grande. Il avait pour mission de succéder à l'un des meilleurs opus de la saga tout en satisfaisant l'ingrate tâche de couvrir un événement extérieur, les 50 ans de la saga. Les enjeux étaient de taille. Reste à savoir si le film est à la hauteur.

Sans hésitation, la réponse est un grand oui.

Skyfallest tout ce qu'on peut attendre d'un film d'action grand public. Il manie à merveille l'art de la temporisation et offre un véritable dualisme entre scènes d'action de blockbusters à grand spectacle (avec tous les défauts et les limites imposées par le genre) et scènes plus intimistes où la psychologie et les questionnements des personnages tiennent la place centrale.

Peu importe la raison pour laquelle vous allez voir ce film (introspection bondienne ou explosions en cascades), vous serez certainement satisfait tant l'équilibre entre les deux est parfait. En ce sens, cet opus est le digne successeur de Casino Royale qui avait déjà installé cet équilibre entre action et respirations métaphysiques. Cela est d'autant plus étonnant car il parvient à condenser ce qui a fait le succès de cet épisode atypique avec les ressorts habituels de la saga.

Grand spectacle qui met en scène un scénario classique et convenu (sans que ce soit une limite), vous en aurez pour votre argent. Trahisons, meurtres, méchant exubérant (génial Javier Bardem), explosions et cascades en tout genre, le cahier des charges est bien rempli. Il suffit de regarder l'époustouflante introduction pour en être convaincu.

Épisode bilan, Skyfallfête l'anniversaire de la saga à sa manière. Clins d'œil en pagaille que je vous laisse la chance de découvrir par vous-même, et actualisation du mythe en sont les principales manifestations à l'écran. Il permet surtout à Sam Mendes de réfléchir à l'intérêt aujourd'hui de continuer à faire des longs-métrages mettant en scène l'agent secret britannique alors que des films comme les Jason Bourne ont ringardisé le personnage et ses ingrédients dépassés (les gadgets, la misogynie). Mendes prouve qu'en adaptant les composantes classiques de la saga à l'époque dans laquelle nous vivons, l'agent secret a encore sa place au soleil.

Malgré tous les bons points que je viens d'énoncer, la vraie réussite du film est d'imposer définitivement Daniel Craig comme étant l'incarnation parfaite de l'agent inventé par Ian Flemming. Il offre au personnage un charisme, une présence folle couplés à une mélancolie réellement touchante. Que se soit dans sa relation mère/fils aux relans œdipien avec M ou dans ses relations désabusées avec les femmes, Bond est une figure de cinéma, à la fois tragique et héroïque. Réflexion sur les blessures du temps qui passe aussi bien que retour aux origines (qui donne son titre au film), cet épisode ne laisse pas Bond en sortir indemne.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré Skyfall. En espérant qu'il vous procure le même effet.

 

 

 

Note:

Pastèque de premier choix


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