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Récurrence de la figure eastwoodienne (annexe 5)

Par Aaapoum Bapoum

Jeunes talents Fnac 1999

Rue_watt
Depuis l'ouverture de ce blog je me suis donné une tâche : recenser les apparitions de Clint Eastwood dans la bande dessinée et jeter les ébauches d'une analyse de l'utilisation de cette figure. C'est ma mission, je dois la mener à bien, quand bien même je n'aurais pas grand chose à dire de certains des objets qui passent sous mes yeux.

Ainsi ce Rue Watt issu d'un concours lancé en 1999 par les Fnac d'Île-de-France. Il s'agissait de découvrir de jeunes talents... Aux participants étaient soumis un thème, le polar, et une phrase "Rue Watt, 31 décembre 1999, il pleut, une ombre passe...". Passons sur la banalité de l'argument, après tout les sujets de rédac' ne sont que des prétextes, et concentrons-nous sur l'objet primé, donc édité, puisque tel était l'enjeu. 3 feuilles A3 pliées en deux et agrafées, celle servant de couverture étant plus épaisse, merci. 8 planches de BD donc. Passons également sur le caractère pingre du mécénat fnacquien pour nous attarder sur ses conséquences. Le scénario élu, écrit par Laurent Benosa, semble avoir été conçu pour s'étendre sur une pagination plus proche d'un "roman dessiné" à la (A suivre...) que d'une nouvelle.   Résultat :  à force d'être elliptique l'histoire en devient obscure.

Dans un noir et blanc synthétique, entre ténèbres et surexposition, Olivier Georges dirige correctement son petit théâtre sans parvenir à dépasser la rigidité de ses sources photographiques. Un défaut propre à de nombreux débutants qu'un auteur  comme Christophe Bec s'efforce encore de faire

Rue_watt_eastwood
passer pour du talent. Au moins le lauréat arrive-t-il ainsi à produire un Clint Eastwood ressemblant (dans près de la moitié des cas). Curieux choix, néanmoins, que de recourir aux traits du célèbre Américain pour incarner "Cosme Vilard", un ancien de l'Indochine, fraîchement libéré du pénitencier de l'Île de Ré et arpentant les rue de Paris. Eastwood ne me paraît pas crédible en Français. La star transportant dans ses rides un demi-siècle de cinéma hollywoodien est depuis longtemps déjà un des visages de l'Amérique, identifiable par tout un chacun. Vouloir l'intégrer dans une trame marquée par un féroce ancrage dans le terroir de Lino Ventura était un défi un peu téméraire.

Si ce fascicule est un échec, il n'en demeure pas moins une proposition intéressante. Les deux jeunes talents découverts par la Fnac ne semblent pas avoir récidivé... Dommage.

Lire également dans nos archives :

Récurrence de la figure eastwoodienne : vanités des vanités

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 1 : Black is beautiful

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 2 : Dans l'ombre du pistolero

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 3  : L'oncle d'Irlande

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 4: Blah Blah


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