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Mais de quoi se mêle l’Allemagne ? Cela risque de faire « Führer » ! 1ère partie

Publié le 14 novembre 2012 par Kamizole

Cornegidouille ! Mon sang ne fit qu’un tour en découvrant cet article sur la Une de Reuters Pas de commentaire à Paris sur l’étude demandée par l’Allemagne  (9 nov. 2012) qui m’apprend que « l'Allemagne - entendre son ministre des Finances Wolfgang Schäuble - craignant un décrochage de l'économie de son principal partenaire commercial, aurait demandé à ses experts économiques de réfléchir à des propositions de réforme pour la France » selon deux responsables allemands (anonymes).

N’attachez pas plus que moi d’importance aux démentis qui suivirent comme à chaque fois de telles révélations embarrassantes dès lors qu’elles suscitent des réactions hostiles. C’est la loi du genre et les journalistes qui font état de telles déclarations, ceux de Reuters compris, ne sont pas de petits rigolos qui iraient les inventer. De mon avis, les Allemands - se considérant en position de force dans l’Union européenne et l’Euro groupe - visaient à faire pression sur le gouver-nement français et ses décisions économiques dans la perspective du prochain sommet européen.

C’est du moins ce que je tire d’un article d’Annika Breidthardt et Rene Wagner EXCLUSIF-Schäuble veut une étude sur la France-sources (Les Echos 9 nov. 2012). J’ai beau m’intéresser à l’économie depuis plus de 30 ans et penser avoir fait des études suffisamment sérieuses, le terme de France-sources ne fait pas partie du vocabulaire qu’on m’enseigna. Encore de la « novlang » ?

Toujours est-il qu’ils signalent comme leurs confrères de Reuters que le ministère allemand des Finances aurait demandé aux « sages » du au Conseil des experts économiques de « réfléchir à des propositions de réformes économiques pour la France (…) reflétant la montée des inquiétudes à Berlin vis-à-vis d'un de ses partenaires privilégiés, qui risque de ne pas atteindre ses objectifs de déficits l'an prochain ; lesquelles « s'accumulent en raison du manque d'action du gouver-nement français sur la réforme du marché du travail » aurait dit à Reuters Lars Feld un des membres du comité des sages. Donc pas si « anonyme » que cela !

S’il ne s’agit pas d’une indirecte mais « amicale » (! ?) pression visant à faire adopter par François Hollande et Jean-Marc Ayrault les mesures du « choc de compétitivité » préconisées par le rapport Gallois - la suppression des 35 heures comprises ? - que je bouffe mon chapeau, avec la plume (de « pigeon » ou de « moineau » ?).

Ça, c’est trop fort de roquefort ! Si Angela Merkel et Wolfgang Schäuble veulent réveiller « l’antigermanisme » ils ne s’y prendraient pas autrement… La volonté hégémonique d’Angela Merkel sur l’Europe communautaire et la zone euro, ça suffit comme ça ! A moins qu’elle ne voulût la transformer en « 4ème Reich » ?.

S’il n’en fallait qu’une preuve - Angela Merkel n’est autant que je le sache investie d’aucun pouvoir dans l’Union européenne, la zone euro ou l’Euro Groupe - la menace de faire annuler le sommet européen sur le budget (Les Echos 22 oct. 2012) adressée à David Cameron, le premier ministre britannique si celui-ci « insiste pour mettre son veto au projet de budget pluriannuel 2014-2020 de l’Union européenne » à savoir « sur tout accord prévoyant autre chose qu’un gel des dépenses ».

L’article m’apprenant qu’Angela Merkel cherche à convaincre David Cameron de « soutenir le compromis allemand prévoyant le plafonnement des dépenses de l'UE à 1% du Produit intérieur brut de l'Union » (…) « alors qu’il est le chef de file des "Amis du dépenser mieux" - formés avec la France, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays Bas, la Suède et la Finlande : tous contributeurs nets au budget commun - partisans d'une réduction drastique du futur budget de l'UE pour le mettre au diapason de l'austérité imposée par la crise. (…) en opposition aux "Amis de la Cohésion" une alliance plus ou moins soudée de 17 pays menés par la Pologne qui refusent que l'enveloppe de la cohésion, qui représente 40% du budget global (!) ne fasse les frais de l'austérité au motif que les bénéficiaires des fonds ne parviennent pas toujours à les utiliser pleinement alors que l’enveloppe globale du budget de l’UE, fixée pour sept ans constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l’Union et qu’il est prévu une augmentation de 5 % par rapport à la période précédente pour tenir compte de l’adhésion de la Croatie ».

Bref, et de mon avis - merci de ne pas venir m’agonir d’injures parce que je le donne ! Je n’ai jamais fait mystère de mon hostilité à ce qu’est devenue cette Europe - la fronde des nouveaux Etats-membres qui n’y ont adhéré qu’inspirés par la mentalité « Paricy-l’oseille » sans aucun égard pour le bien commun de l’Europe. Je ne développerais pas ici mais les exemples ne manquent pas dans la masse d’articles que j’ai dans mes dossiers.

Pour en revenir à mon principal sujet dont je ne me suis pas vraiment écartée dans la mesure où la prétention de l’Allemagne à superviser l’économie française doit s’analyser dans cette Europe ultralibérale où le prétendu Léviathan - tout en privant les Etats-membres de parcelles de plus en plus étendues de leurs pouvoirs - a instauré une « nouvelle guerre de tous contre tous », notamment sur les plans économiques et sociaux. Europe où le moins disant social et fiscal est la règle de la pseudo libre concurrence. Non faussée.

Il y a belle heurette que j’ai compris que la compétition économique entre les pays était « la guerre sous une autre forme » et je ne doute pas un seul instant que Robert Schuman et Jean Monnet - principaux inspirateurs de la Communauté économique européenne (crée par le Traité de Rome de 1957) - ne se retournassent dans leurs tombes ! L’idée, aussi généreuse qu’ambitieuse visant à réconcilier les anciens belligérants en les faisant coopérer économiquement, notamment dans le domaine du charbon et de l’acier (CECA). Après trois guerres - 1870, 1914-18 et 1939-45 - entre la France et l’Allemagne. Nous ne pouvions qu’y applaudir de tout notre cœur.

Elle fut complétée en 1963 par la création de l’Office franco-allemand pour la jeunesse par le Général de Gaulle et Konrad Adenauer. Je ne participais pas à ses activités, n’ayant pas appris l’allemand et consacrant une grande partie de mes loisirs à la montagne ou au ski mais je ne pouvais qu’adhérer à son principe.

De toute façon je n’ai jamais été inspirée par la germanophobie nonobstant l’histoire des guerres entre nos deux pays et me suis toujours attachée à faire le nécessaire distinguo entre l’Allemagne nazie et l’Allemagne de l’après-guerre (RFA ou RDA) que l’on ne saurait rendre responsable des atrocités du passé sauf à ressusciter des haines inextinguibles qui ont fait suffisamment de mal.

C’est bien pour cela que je ne peux qu’être qu’indignée par la volonté d’Angela Merkel et des dirigeants allemands de mettre l’Europe communautaire et ses institutions financières à la seule botte des intérêts de l’Allemagne. J’ai sans doute le grand tort d’être souverainiste - de gauche : oui, cela existe !

Comment ne pas déplorer que la France n’ait déjà que trop abdiqué des pans entiers de son indépendance et notamment nombre des attributs régaliens qui fondent depuis les origines l’autorité de l’Etat, à commencer par celui de battre monnaie ? Les dirigeants européen - Merkel en tête mais dans les faits, elle n’est investie d’aucun pouvoir particulier dans l’Europe communautaire - souhaitent contrôler a priori (avant qu’il ne soit définitivement adopté par les Parlements) le budget des Etats-membres.

Encore une atteinte particulièrement grave à la souveraineté nationale et au principe « du consentement à l’impôt ». Des sujets - sous l’Ancien Régime, quand bien même les « Etats-Généraux » n’auraient-ils pas été réunis de 1614 à 1789 - ou des citoyens, sous le régime républicain..

Et maintenant, cerise sur le gâteau, l’Allemagne s’octroierait le droit d’examiner la situation économique et financière de la France pour dicter à la France les mesures qu’elle devrait prendre pour sortir de la crise. N’y voyez aucun altruisme : il s’agit uniquement de savoir si l’Allemagne pourra continuer à vendre autant ses produits en France sachant que l’industrie allemande exporte beaucoup plus que la France vers l‘Allemagne…

Je ne sais s’il vous en souvient mais en novembre 2011 Arnaud Montebourg et Jean-Le Guen furent accusés par la meute des hyènes jappantes de l’UMP rien moins que de « dérapages germanophobes » parce qu’ils contestaient la soumission de Nicolas Sarkozy à Angela Merkel dans les dossiers européens et que de surcroît les ténors de l’UMP annonçaient sans rougir aller en Allemagne demander des conseils à la CDU pour préparer le programme présidentiel cependant qu’au même moment Nicolas Sarkozy demandait à Angela Merkel de venir le soutenir dans ses meetings. A ma connaissance, elle ne le fit qu’une fois et essuya des critiques y compris dans son propre camp.

Un vrai festival ! De Fillon appelant Hollande à "mettre un terme aux dérapages de ses amis" (Le Monde 2 nov. 2011) à Juppé : « Non aux vieux démons de la germanophobie » (Le Figaro (2 déc. 2012).

En n’ayant garde d’oublier Daniel Cohn-Bendit qui accusa M. Montebourg de "faire du FN de gauche" (Le Monde 30 nov. 2012) tout en « admettant que l’hégémonie de l’économie pose un problème (…) reprochait au député de Saöne-et-Loire de faire du nationalisme au canon en affirmant qu’Angela Merkel menait une politique à la Bismarck. Dieu ! Quel crime…

Même son de cloche chez Jean Quatremer (que j’ai connu mieux inspiré notamment sur le dossier des magouilles assassines de Goldman Sachs en Grèce) qui sur son blog « Les coulisses de Bruxelles » Arnaud Montebourg, la germanophobie et le populisme de gauche (Libération 2 déc. 2012). Quasi du Le Pen !

Quant à Jean-Marie Leguen qui avait osé comparer Sarkozy à Daladier (Munich 1938) il s’attira les foudres de Copé y voyant des "amalgames scandaleux" (Le Monde 25 nov. 2012).

Pourtant, il y avait bien de cela. Nicolas Sarkozy acceptant de passer sous les fourches caudines d’Angela Merkel dans le seul - et vain - espoir d’être réélu. Sans aucun égard pour les intérêts de la France. Il voulait se poser en sauveur de l’euro comme naguère Daladier pensa avoir sauvé la paix en se pliant aux exigences d’Hitler. Le Guen refusant d’éprouver « le lâche soulagement » de Léon Blum en voyant Nicolas Sarkozy céder aux exigences de Merkel.

Pauvre Arnaud Montebourg ! Autant il m’arrive d’être parfois sinon souventes fois exaspérée par ses déclarations de bravache ne tenant aucun compte des réalités ou des précautions oratoires que devrait prendre un ministre, autant j’étais tout à fait d’accord quand il osa critiquer la politique d’Angela Merkel sur la question européenne, en des termes sans doute peu diplomatiques mais il n’était investi alors d’aucune fonction « La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel (...). Ça veut dire qu'elle construit la confrontation pour imposer sa domination » - expression au demeurant empruntée aux socialistes allemands pour caractériser la politique d’Otto von Bismarck, le fondateur de l’empire Allemand au XIXe siècle.

Celui-là même qui n’hésita pas à affirmer « L’intérêt de la Prusse est le seul poids normal qui doive entrer dans la balance de notre politique » et que les grands problèmes ne sauraient être résolus par un Parlement « mais par le sang et par le fer » autrement dit, la guerre. Celle - contre la France - qu’il appela de tous ses vœux (ce sera celle de 1870 contre Napoléon III) car il se disait convaincu que « l’abîme creusé entre le Nord et le Sud de sa patrie ne pouvait être plus heureusement comblé que par une guerre nationale contre le peuple voisin qui notre séculaire agresseur ». L’unification de l’Allemagne devant suivre.

Ce qui sur le plan de la réalité des faits historiques était tout à fait exact : se souvenir des perpétuelles guerres menées par Louis XIV - il fallait bien occuper la noblesse entre deux séjours à Versailles pour la mieux domestiquer - et plus tard Napoléon Bonaparte. Je constate néanmoins, outre le complexe de supériorité prussien, l’obsession de la lutte du Nord contre le Sud que l’on retrouve quasi à l’identique dans la politique d’Angela Merkel dans l’Europe d’aujourd’hui : le mépris à l’égard des Etats-membres de l’Union européenne du Sud, à commencer par la malheureuse Grèce. Nous n’aurions pas les mêmes « valeurs »… ni façons de vivre.

Il n’empêche : je ne peux que donner entièrement raison à Arnaud Montebourg quand il dénonçait « l’incapacité de Nicolas Sarkozy - installé sur le porte-bagages de la droite et du patronat allemand - à tenir tête aux erreurs allemandes » et la volonté d’Angela Merkel « d’imposer un ordre allemand à la zone euro (…) par ses exigences et ses diktats (…) faisant ressurgir la question du nationalisme allemand (…) le moment lui semblant venu d’assumer la confrontation politique face à l’Allemagne et de défendre nos valeurs ».

De la même façon qu’il avait raison d‘affirmer « Ce n'est pas l'Allemagne que j'accuse, c'est l'annexion par la droite prussienne de la droite française que je condamne »… Mais que voulez-vous ? Quand la « victime » est tellement consentante ! Seul l’avenir nous dira s’il avait raison en accusant "Merkel de détruire la zone euro" (Le Monde 1er déc. 2012), s’opposant à un plus grand contrôle de l’Europe sur les budgets des Etats-membres voulu par la chancelière allemande, la cure austérité qu’elle préconise et qui consiste à faire payer aux classes populaires et moyennes le prix des dettes accumulées dans la crise ne pouvant que conduire à la récession voire à une dépression que certains économistes annoncent comme devant être pire que celle de 1929. Auquel cas c’en serait définitivement fini de l’Europe économique et monétaire.

Mythologie grecque - le Sud honni ! - de « Chronos dévorant ses enfants » (ce à quoi cette politique nous conduit irrémédiablement) - contre la mythologie nordique et allemande de « l’anneau des Nibelungen » - à commencer par « L’or du Rhin » (?) de Richard Wagner. Ou encore chez Nietzsche - annonçant « l’homme nouveau » dont le culte sera abondamment utilisé par les nazis - la lutte entre Apollon supposé être un dieu solaire et sage et le déchaînement des passions et dès excès, de l’ivresse prêtés à Dionysos.

Sans avoir nul penchant pour les excès de n’importe quelle nature, ma préférence va nettement néanmoins à un certain « art de vivre » du Sud qui consiste à savoir prendre son temps et jouir des bienfaits que nous donne la nature, ce qui n’est point pour autant de la paresse, il s‘en faudrait de beaucoup.. Mais toujours courir et se presser comme des fourmis dans le seul but d’amasser des richesses dont il ne faut surtout pas profiter, très peu pour moi ! A quoi nous serviraient-elles quand nous serons morts ?

Si tant est que l’Union européenne ait quelque avenir, ce dont je doute chaque jour davantage, il est évident que s’opposent deux modèles : l’Europe des Etats-nations voulue par ses fondateurs et l’Europe fédérale qui noierait la France dans un indigeste gloubi-boulga que je refuse énergiquement d’avaler. Comme bien souvent, ayant encore un grand nombre de choses à développer sur tous ces sujets d’importance, je reviendrais dans un autre article sur cette question essentielle de « l’intégration européenne » dont je soulignerais les méfaits et à laquelle je m’oppose. J’en ai bien le droit, non ?

Etre souverainiste et défendre en priorité les intérêts de la France au sein de l‘Europe communautaire - c’est quand même mon pays et je n’ai pas de patrie de rechange ! - ne veut certainement pas dire que je sois « nationaliste » surtout si cela doit signifier la haine à l’égard des autres peuples. Il y a fort longtemps que j’ai fait le départ entre cet abject nationalisme et l’amour de ma patrie. Mon père n’y est pas étranger qui, après avoir combattu lors de la guerre de 1914-18 et celle de 1939-45 et s’être engagé dans la Résistance résumait simplement le fait qu’il se dise patriote : « la patrie était en danger ».

Qu’il ne fût aucunement nationaliste est l’évidence même sinon il n’aurait pas eu dans sa bibliothèque - maintenant dans la mienne - l’admirable ouvrage d’Henri Guillemin « Nationalistes et nationaux » (1870-1940) qui décrit par le menu comment la grande bourgeoisie française fut à l’origine de ces trois guerres aussi absurdes que meurtrières. Les mêmes qui osèrent affirmer sans la moindre honte : « plutôt Hitler que Blum »… Pensez donc : un socialiste, juif de surcroît ! Tout ce qu’ils vouaient aux gémonies. Ensuite de quoi, comment s'étonner que certains collaborèrent sans vergogne avec l'occupant nazi ?

Quant au reproche actuel fait à l’Allemagne d’être nationaliste, force est de se rendre compte qu’il est fondé. Hélas ! Trois fois hélas ! Ne croyez pas que j’affabule, ce n’est pas dans mes habitudes d’avancer quoique ce fût sans en donner des preuves exactes. Or, c’est bien ce qu’à ma grande surprise j’ai lu dans un article deThierry Fabre et Sabine Syfuss-Arnaud L’Europe à l’heure allemande (Challenges 23 nov. 2011) qui expliquent « qu’à l’abri de la tourmente qui frappe le continent - encore que ce soit de moins en moins vrai et qu’il y aura beaucoup à dire sur ce fameux « miracle allemand » (j’y reviendrais) - l’Allemagne a de moins en moins de complexes à imposer sa vision de la construction européenne à ses partenaires ».

Le titre de l’article est déjà en lui-même tout un poème ! Nul doute qu’il ne fasse référence au roman de Jean-Louis Bory « Mon village à l’heure allemande » (Flammarion 1945) narrant comment les habitants d’un petit village entre Orléanais et Beauce résistèrent contre l’occupant à leur manière. Bory, qui combattit dans des maquis de cette même région obtint le Prix Goncourt en 1945 pour cet ouvrage.

Or, l’article souligne entre autres faits sur lesquels je ne m’étendrais pas, le retour du nationalisme chez nombre de décideurs allemands comme en témoigne Bernard de Montferrand, ex-ambassadeur de France à Berlin, surpris de constater qu’ils n’hésitent plus à décorer leurs bureaux de portraits quasi officiels de Bismarck… Tiens ! Tiens !

Je m’arrêterais uniquement à la relation du congrès de la CDU - le parti d’Angela Merkel - qui s’était tenu le 15 novembre 2001 à Leipzig et où Volker Kauder - chef de file des députés chrétiens-démocrates - s’était brillamment illustré en lançant cette apostrophe qui provoqua un tollé : « tout à coup, l’Europe se met à parler allemand » ! Déclaration aussi cynique que maladroite dont il précisa, pour le cas où nous n’aurions pas compris, que ce n’était nullement à langue de Goethe à laquelle il faisait allusion « mais l’acceptation des idées politiques pour lesquelles Angela Merkel se bat avec tant de succès »…Ce qui au demeurant restera à démontrer nonobstant le fait qu‘elle ait déclenché de même façon l‘enthousiasme des congressistes en affirmant que « l‘heure est venue pour une percée vers une nouvelle Europe ».

Le terme de « percée » étant de toute évidence empruntée au langage militaire. A défaut de s’engager une nouvelle fois dans la fameuse « trouée de Sedan » elle ne manque pas une fois de plus de menacer la France des foudres allemandes si celle-ci ne se plie pas à ses injonctions. Car comme le décrypte avec pertinence Henrik Uterwedde - Directeur du DFI (institut franco-allemand de Ludwigsburg) : « Nous, Allemands, souhaitons davantage d'Europe, mais accompagnée de règles conformes à nos intérêts vitaux. Nous voulons pouvoir surveiller les cancres, les sanctionner, y compris en portant plainte devant la justice ».

CQFD. Aujourd’hui ce sont les « sages » économistes allemands qui prétendent nous faire la leçon avant que ces professeurs ne nous coiffent d’un bonnet d’âne et ne nous punissent en nous envoyant au coin ou faire des tours de cour. Qu’ils se méfient toutefois : les « cancres », quand ils ne sommeillent pas au fond de la classe ou tout près du poêle - savent bien mieux se rebiffer que les premiers de la classe…

Organiser un chahut monstre ne leur fait point peur non plus qu’un super monôme (une grosse manif !) en chantant sur l’air des lampions « L’Union européenne au feu et Merkel au milieu ». Chiche ?

à suivre...

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Mais de quoi se mêle l’Allemagne ? Cette Europe n’est pas la mienne - 2ème partie


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