Madame H. a-t-elle eu raison d'accepter l'offre d'un commercial d'Orange venu la démarcher en août ?
Deux mois plus tard, alors que sept techniciens se sont succédé sans terminer le travail, elle a fini par en douter.
Cette dame possède deux appartements et deux téléviseurs dans le même immeuble. Elle se laisse convaincre de mettre des "triple box" dans les deux appartements et
signe les contrats.
Première surprise, début septembre, lorsqu'un technicien se présente et décrète qu'il est impossible d'y apporter le très haut débit. Une semaine plus tard, un autre technicien, venu dans l'autre
appartement, le contredit. Il effectue les branchements pour les deux appartements mais se montre... pessimiste : la box risque de ne pas fonctionner et, en effet, à peine est-il parti,
que plus rien ne marche. Un troisième réussit à tout rallumer sauf le second téléviseur. Les techniciens suivants (sous-traitants) n'auront pas plus de "talent" que les précédents
mais demanderont tous d'avancer la somme de 99 euros. Pour l'un de ces techniciens, c'est la "live box" qui est défaillante. Mme H. doit s'en procurer une autre car Orange ne peut pas
en... livrer!!! Pour un autre technicien, ou prétendu tel, ce sont les codes d'accès qui se sont mélangés. Son successeur explique qu'il ne connait rien à ce système (fibre
optique) car il est spécialiste dans l'ADSL. Les deux derniers techniciens pensent qu'il faut tirer un cable entre le boîtier et la deuxième télévision mais n'ont pas le matériel
nécessaire pour le faire. Ils conseillent à Mme H. de s'adresser à un... électricien. Pendant deux mois, cette dame rappelle Orange. On lui demande à chaque fois d'expliquer son problème
pour la balader ensuite d'un service à l'autre. Un jour alors qu'elle explique à l'opératrice que le technicien devra sonner, en bas de l'immeuble sur le bouton où figure seulement son nom, sans
prénom, celle-ci demande : "Comment épelez-vous "Sans prénom"? Le technicien appuiera sur la mauvaise sonnette et prétendra que Mme H. n'était pas là.
Après intervention du journal "Le Monde", deux techniciens sont venus, enfin, tirer le cable - opération qui a pris quarante minutes - et faire fonctionner les téléviseurs. Et pendant ce
temps, son ancien fournisseur, Numéricable, a continué à lui prélever chaque mois le montant de son abonnement qui avait été cloturé.
Source : Rafaële Rivais (Le Monde)