Le cauchemar des écologistes : la transition énergétique s’éloigne chaque jour un peu plus

Les écologistes sont puissants. Pas électoralement car après tout, Eva Joly n’a remporté que 2,3% des suffrages lors de la dernière élection présidentielle. Non, leur puissance est ailleurs. Elle est psychologique et ils ont une capacité forte à imposer leur vision des choses comme étant des vérités révélées. Pas sur tout les sujets bien sûr, mais il y a un certains nombre de points sur lesquels ils ont médiatiquement gagné la partie en France. J’en cite deux : les OGM et le réchauffement climatique. Les scientifiques qui osent apporter un éclairage différent de la pensée unique ambiante sur ces sujets, prennent le risque d’être classés dans le camp des réactionnaires (le meilleur des cas) ou dans le camp des hérétiques. Concernant le point crucial de l’énergie, le dogme écologiste est simple : il faut entrer dans la « transition énergétique », donc sortir du nucléaire et réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Pour justifier cet impératif, les écologistes avancent deux raisons : lutter contre le réchauffement climatique et anticiper l’épuisement des ressources naturelles fossiles.

Le problème pour eux, c’est que le reste du monde s’obstine à ne pas vouloir écouter leurs prophéties apocalyptiques. Pire, il y a même des nouvelles qui mettent à mal les arguments écologistes. Concernant le réchauffement climatique, une récente publication du Met office (le service national britannique de météorologie) indique que depuis le début de 1997 jusqu'à août 2012, il n’y a pas eu de hausse détectable sur le total des températures mondiales. Lire ici et ici. Bien sûr, ce rapport n’eut que peu d’écho en France puisqu’il vient percuter de plein fouet la pensée unique.

Concernant l’épuisement des énergies fossiles, le désespoir des écologistes doit être à son comble. Ils attendent avec impatience le jour où il n’y aura plus une goutte de pétrole. Mauvaise nouvelle, ils vont attendre longtemps, très longtemps. En effet, l’AIE (Agence internationale de l’énergie) vient de publier de nouvelles prévisions selon lesquelles les Etats-Unis deviendront le 1^er pays producteur de pétrole au monde d’ici 8 ans. Oui, vous avez bien lu, 1^er pays producteur de pétrole au monde. Cette révolution aura des conséquences géopolitiques considérables. La raison de ce « miracle » américain ? Le pétrole de schiste présent en très grande quantité dans le sous-sol américain. Ils exploitent déjà massivement le gaz de schiste avec la fameuse technique dite de « fracturation hydraulique ». Cette même technique, non dénuée de risques environnementaux, sera utilisée pour l’extraction du pétrole non conventionnel. Les USA devraient être très rapidement exportateurs net de pétrole. La demande mondiale d’énergie va croître de 35% d’ici à 2035 (forte demande de l’Asie) mais la production va fortement progresser et le « Peak Oil » n’est pas pour demain. Les réserves prouvées de pétrole conventionnel sont d’environ 40 ans. D’ailleurs, c’était déjà le cas au milieu des années 70. Cela fait 40 ans que nous avons 40 ans de réserves...

Mais en plus, ces réserves ne veulent pas dire grand chose. Pourquoi ? Parce-que c’est une photo à l’instant T qui ne prend pas en compte les évolutions technologiques à venir. Plusieurs exemples : on exploite les gisements beaucoup mieux qu’avant, on va explorer dans l’ultra profond, on est capable d’exploiter les sables bitumineux (un autre type de pétrole non conventionnel) et enfin, on est capable de fabriquer du pétrole synthétique. On le voit, la fin du pétrole n’est pas pour demain que cela plaise ou non aux écologistes. J’ajoute que la Chine vient à son tour de se lancer dans la recherche de gaz et de pétrole de schiste. Il serait surprenant que le sous-sol chinois ne dispose pas lui aussi de réserves conséquentes.

La France de son côté, a accepté la décision des écologistes : c’est non. Non à tout. Pas de gaz de schiste, pas de pétrole de schiste et, c’est le point le plus choquant, pas de débat, pas de recherches sur le sujet. François Hollande a clôturé la discussion lors de la conférence environnementale : sous son quinquennat il n’y aura aucune recherche sur ces ressources naturelles qui pourraient être abondantes chez nous. Ni Arnaud Montebourg (qui y est favorable), ni Louis Gallois qui l’a écrit dans son rapport n’auront réussi à inverser la tendance : les ressources fossiles c’est mal, les ressources fossiles non conventionnelles c’est pire. Je pense que tôt ou tard nous serons obligés d’ouvrir le sujet car notre facture énergétique est énorme (47 milliards d’euros de gaz payés à la Russie chaque année). La recherche avance, les techniques d’extraction de ce gaz et pétrole de schiste vont progresser et nous les exploiterons un jour, c’est une certitude.