Fin XIXe, sur la scène d'un Concours d'histoires vraies ou presque consacré aux îles de l'Orient, un jeune homme du nom de Tomé Dias raconte son histoire. De type européen, il est habillé à l'orientale et est accompagné d'une jeune fille voilée, vêtue d'un kimono. Il était fils de marin et avait pris la mer pour la première fois. Tomo Musashi était la fille unique d'un vieil homme aveugle, qui vivait reclus sur une île. Suite à un naufrage, Tomé s'est invité dans leur existence, est tombé amoureux et a appris auprès de Masumi Musashi le maniement du sabre.
Car, pas très loin, un danger les menace. Les terribles Guerriers-Démons et leurs dragons maudits ont soif de vengeance et obligent le vieil homme à quitter sa retraite paisible. En vrai, Maître Musashi est un puissant et redouté samouraï, qui nourrit pour sa fille un amour démesuré et protecteur, aussi remuera-t-il ciel et terre pour l'arracher des mains de l'ennemi.
Cette fabuleuse histoire réunit tous les ingrédients qui font le succès d'un conte (il est question d'amour, de combat, de légende, de valeurs ancestrales, de démons et de sacrifice), tout ça sur une touche d'exotisme. Tomo, la belle japonaise, dévoile sa peau tatouée avec subtilité par son père, en fait la mémoire de toutes les techniques secrètes de combat, entièrement codées afin d'être préservées et permettre au Bien de triompher du Mal. C'est magnifique !
Forcément, les toiles de François Roca glorifient l'histoire et forcent l'admiration. Encore une fois. Ce duo remporte tous les suffrages, la magie des mots et le pouvoir des images, le mariage est sublime, une vraie réussite !
La Fille du Samouraï, par Fred Bernard et François Roca
Albin Michel jeunesse, 2012
