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La Cathédrale de Strasbourg accueille un magicien du son: Charlemagne Palestine (by Cécile)

Publié le 10 novembre 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

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Charlemagne Palestine

Pour une fois, je vais vous parler d'un événement qui va avoir lieu, ça change de toutes les fois où je vous ai parlé de quelque chose qui venait de se produire, non ? La Haute École des Arts du Rhin, sur une proposition de Joachim Montessuis avec la complicité de Philippe Lepeut, organise le 16 novembre 2012 un colloque intitulé « Transe(s) ». Pour l'ouverture de ce dernier, Charlemagne Palestine se produira aujourd'hui, jeudi 15 novembre, à la Cathédrale de Strasbourg à 20h30 : événement à voir et à vivre, il n'y a pas à hésiter !

De son vrai nom Chaim Moische Palestine ou Charles Martin, Charlemagne Palestine est un artiste juif new yorkais minimaliste d'origine russe né en 1947. Dès son adolescence, Charlemagne Palestine chante à la Synagogue de Brooklyn puis deviens carillonneur à l'église St Thomas à Manhattan. Il fréquente alors le musée d'art moderne et s'intéresse aux arts plastiques. Il est particulièrement sensible à l'art minimaliste et découvre les œuvres de Mark Rothko, Barnett Newman mais aussi celles, musicales, de John Cage ou encore Tony Conrad. Contemporain d'artistes tels LaMonte Young, Steve Reich ou encore Terry Riley. Il découvre aussi la musique concrète de Pierre Henry et Pierre Schaeffer qui sont autant d'influences marquantes pour sa pratique plastique et sonore.

D'après ce que nous dit Charlemagne Palestine : « Quand j'ai commencé, il y a très longtemps, j'étais une sorte de teenager, j'ai lu (des choses) sur les alchimistes. Eux, ils cherchaient avec n'importe quoi, des éléments pour faire de l'or, et moi j'ai pensé à une sonorité équivalente dans le domaine acoustique, pour faire une magnifique balance des harmonies, des résonances, des dissonances, et arriver à un équilibre qui peut être considéré comme une sonorité en or. » Ainsi, depuis près de quarante ans, il est à la recherche du Graal mais, contrairement à Harrison Ford dans Indiana Jones, il ne tente pas de trouver le Calice dans lequel le Christ a versé son sang mais un son si pur qu'il pourrait être qualifié de divin et peut-être d'ogasmique aussi.

Charlemagne Palestine

Charlemagne Palestine

Sa pratique évolue au cours des années : du chant et de son métier de carillonneur, il s'intéresse ensuite aux sons générés par des machines et compose à partir d'elles. Il teste le collage sonore, expérimente les drones (qui sont des sons continus comme des bourdons) sculpte le son au moyen d'oscillateurs et synthétiseurs. Sa rencontre avec le gourou indien Pandit Prân Nath (qui enseigne aussi le chant à LaMonte Young et Terry Riley) est aussi significative mais il le suit peu et cherche sa propre voix dans l'exploration des sons. Il va, progressivement, aller vers une économie de moyens et chercher ce son pur en une quête obsessionnelle : au piano, à l'orgue ou à tout instrument qu'il jugera adapté, entouré de peluches qu'il considère comme sacrées, ou non. Mais pourra-t-il trouver ce son sacré un jour et si il le trouve, que fera-t-il, arrêtera-t-il de créer ?

De par ses origines, son éducation et sa pratique du chant, la quête sonore de Charlemagne Palestine a avoir avec le sacré, le divin, la magie et la transe, elle se veut spirituelle. Il va au-delà de la musique, de lui-même et de son public. Il propose, avec ses performances sonores, une expérience qui transcende. En composant et en jouant, il crée une atmosphère mystérieuse et intense. Performer dans une Cathédrale lui permet d'utiliser une acoustique propre au lieu afin de rendre l'effet des sons encore plus profond et pénétrant. À vivre le jeudi 15 novembre à 20h30 à la Cathédrale de Strasbourg (entrée libre). Juste avant, à 18h, à l'Auditorium de la Haute École des Arts du Rhin, vous pourrez découvrir le documentaire Charlemagne Palestine – The Golden Sound (France, 2011, 70’) d'Anne Maregiano en présence de l'artiste.

Ce n'est pas souvent que nous est offert ce type de possibilité, à vivre et à expérimenter donc...

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Infos sur le colloque et la soirée d'ouverture :

http://esad-stg.org/newsletter/agendaHEAR/05-11-12/depliant_transes.pdf


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