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L’amendement Nutella, vers la fin de l’anti-stress préféré des Français ?

Publié le 15 novembre 2012 par Edelit @TransacEDHEC

Une odeur, une couleur, une texture, un goût… un rêve pour les sens

Nutella. Rien qu’à l’évocation de ces 7 lettres les cœurs chavirent, les papilles frémissent et l’eau monte à la bouche. L’image de la douce pâte à tartiner se répandre délicatement sur une tranche de bon pain est certainement la pensée gustative la plus jouissive des temps modernes. Le Nutella est devenu un produit-icône de notre société. Une véritable drogue douce pour tant de citoyens qui pendant ces quelques minutes (heures pour les plus déprimés) de dégustations oublient leur simple condition humaine. Plus de problèmes, plus d’enfants, plus de boss, plus de lessive, seulement ce pot (élément obligatoire) et cette cuillère et ce pain (éléments tout à fait optionnels). 530 calories de pur bonheur à chaque 100 grammes abattu. 530 soucis en moins dans la tête, 530 mini grammes en plus dans les cuisses. Mais qu’importe ! Le Nutella est un produit roi, une véritable institution à laquelle des millions de consommateur rendent hommage chaque jour.

Le mythe Nutella

Fort de 48 ans d’existence, la marque est devenue incontournable en France. La célèbre recette à base de noisette représente à elle seule 85% du marché des pâtes à tartiner ! Elle fait partie des marques les plus connues, avec un chiffre incroyable : sur une liste spontanée de marques que connait un consommateur Français, celui-ci citera à 95% le Nutella ! Et la France rend bien au produit l’amour qu’il lui porte : le pays est le premier consommateur de la pâte à tartiner dans le monde avec 26% du total mondial. Mais quels sont les secrets d’un tel succès ? La recette secrète justement ! Recette qui comprend notamment 30% du produit le plus sujet à controverse en ce moment : de l’huile de palme. Et c’est à ce moment que le drame commence.

Sénat 1 : 0 huile de palme

Car voilà, l’Etat se souci de ses citoyens. Surtout de leur santé. Alors lorsqu’un rapport de l’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments déclare l’huile de palme comme étant « nocive » et « présentant des risque cardiovasculaire », l’Etat réagit. Pas d’interdiction car bon, il faut le dire quand même, le risque n’est pas si élevé que ça. Mais une incitation forte à ralentir l’intégration en masse de cette huile par l’agroalimentaire français grâce à la carotte la plus efficace : la taxe. Ainsi ce Mercredi 14 Novembre le Sénat a décidé à 212 voix « raisonnables » contre 133 voix consommatrices de Nutella d’adopter l’amendement prévoyant une hausse des taxes de 300% sur l’huile de palme. Amendement immédiatement renommé « Amendement Nutella » au vu du fait que la célèbre marque en est de (très) loin le premier pénalisé.

La fin du nouvel opium du peuple ?

En dehors des considérations purement sanitaires qui sont évidemment l’unique raison de l’instauration de cette taxe, le surplus d’argent devrait avoisiner les 40 millions d’euros. Somme qui devrait pouvoir aider les grandes instances de la santé à soigner les millions de consommateurs de Nutella, autant de futurs sujets aux AVC. Car en effet, cette taxe qui va représenter une hausse de moins de 2cts ne va pas décourager les NutellAdicts qui payent déjà leur nirvana 4 fois plus cher que le moindre produit concurrent. Personne ne peut se passer de la dernière drogue légale qui permet à tant de s’évader de leur quotidien. Et Nutella ne changera pas sa recette, c’est-à-dire son fonds de commerce, pour si peu.

Alors pourquoi tant de haine ?

Nous nous retrouverions donc en face d’une nouvelle loi candide, du type de celle qui part avec plein de bonnes intentions mais qui au final ne change rien ? Pas vraiment. Il faut bien comprendre qu’au-delà des considérations de santé qui sont encore sujet à polémique, la production de l’huile de palme est un véritable fléau dans les principaux pays producteurs, elle est notamment responsable de la déforestation accélérée en Malaisie… Et si le Nutella n’est pas atteint et ne changera pas, d’autres produits comme les chips ou les biscotes pourraient profiter de cette nouvelle conjecture pour passer à des substituts comme l’huile de tournesol. Ce mouvement qui avait déjà été initié par certaines marques (chips garantie « sans huile de palme ») risque donc de bénéficier d’un regain d’intérêt.

En tout cas, la peur de ne plus avoir de Nutella à prix accessible ne semble pas crédible. Imaginez un monde où la divine pâte serait une denrée de luxe…

Crise, chômage, tensions sociales, hausse du prix du Nutella, guerres… De quoi perdre tout espoir…

 Timothée Guérin


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