Paris International Fantastic Film Festival 2012
Titre original : Ahi va el diablo
Note:
Origine : Mexique
Réalisateur : Adrián García Bogliano
Distribution : Francisco Barreiro, Laura Caro, Alan Martinez, Michele Garcia, Jessica Iris…
Genre : Horreur
Date de sortie : Indéterminée
Le Pitch :
A Tijuana, un couple et ses deux enfants décident de partir pour un petit week-end détente à la montagne. Désireux de s’aventurer dans les rocheuses, les deux enfants disparaissent la nuit venue dans l’inquiétante montagne. Angoissés, les deux parents sont rassurés lorsque la police leur ramène les deux enfants sains et saufs. Cependant, leur comportement a changé. Les problèmes ne font alors que commencer…
La Critique :
J’ai une tendresse particulière pour l’Amérique Latine et pour son cinéma souvent sans concession, brutal et embelli par de jolies couleurs empreintes de félicité. Here comes the devil n’est cependant pas une ode à la béatitude et à la gaieté. Ce film argento-mexicain est noir, plutôt dérangeant et inquiétant à plus d’un moment. Le seul défaut en fait est un réel soucis de rythme puisque la mayonnaise peine à monter malgré les très bonnes idées et les superbes scènes qui jalonnent ce film. On finit donc par ressortir avec ce sentiment si particulier, partagé entre déception, mais avec de « belles » images plein à la tête.
En effet Adrián García Bogliano, le réalisateur, planche sur le projet depuis plusieurs années. Pas besoin qu’il dise que cela lui tenait particulièrement à cœur, cela se voit et cela se sent tout le long !
Des sublimes décors naturels à la mise en scène soignée, rien n’est laissé au hasard.
La musique, oscillant entre le brutal death et le noise le plus agressif, colle parfaitement à l’ambiance poisseuse, inquiétante et oppressante, où on sent le malin trainer ses guêtres puantes lors des moments les plus morbides.
La photographie, superbe elle aussi, apporte un vrai cachet aux délires hallucinés des personnages qui, peu à peu, plongent inexorablement dans les entrailles de la terre, où les attendent les griffes acérées de Lucifer.
Gore seulement aux moments clés, le film se distingue par la menace sourde qui plane alliée à un coté sexuel assez cru et dérangeant.
Le cinéaste renoue d’ailleurs avec une recette veille comme le monde, le sexe ayant été (et restant encore) dans de nombreuses civilisations un vecteur de dépravation entrainant le mal et la perversité. Rien n’est cependant gratuit avec Garcia Bogliano et on est très loin du plan nichons et de la partouze.
Le jeu des acteurs aide d’ailleurs à la progression de l’histoire vu qu’ils adoptent au départ des postures à la « Monsieur et Madame tout le monde » avant de dégénérer en d’étranges individus aux regards aussi hallucinés que leur comportement est incongru et inadapté.
Restera au final un film au charme indéniable, très réfléchi et maitrisé sur bien des aspects. Le rythme un peu faiblard n’empêchera pas ce film d’afficher une très belle personnalité et un sens de l’esthétique vraiment approprié au thème. À voir.
@ Pamalach