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West Side Story (Robert Wise & Jerome Robbins,1960)

Par Doorama
West Side Story (Robert Wise & Jerome Robbins,1960) Dans les rues du West Side, à New-York, deux bandes rivales, les Jets et les Sharks, se disputent le territoire. Alors qu'un conseil de guerre est en préparation, Tony, un ex des Jets, tombe amoureux de Maria, la soeur du chef des Sharks...
Un sifflement qui résonne et quelques claquements de doigts... On pourrait être tenté de résumer West Side Story par cela, et on aurait en partie raison, tant les premières minutes du films les ont gravés définitivement dans les mémoires. Cinquante ans ont passé et les sons d'ouvertures de West Side Story annoncent toujours le bonheur à suivre : éblouissement de mirettes et remplissage d'esgourdes de mélodies éternelles... Pow !
On peut voir dans West Side Story un petit coté kitch, léger certes, mais bien là quand si le découvre aujourd'hui. En revanche en 1960 sa modernité était écrasante ! Outre sa relecture de Roméo et Juliette, qui lui confère d'ailleurs une partie de son éternelle jeunesse, West Side Story innovait, dans la comédie musicale américaine, en incluant des éléments sociaux comme la violence et la confrontation entre les communautés. Aujourd'hui, ses sujets restent parfaitement d'actualité, West Side Story garde son énergie intacte, et si quelque chose y a vieilli, ce n'est certainement pas ses thèmes, mais plutôt le traitement qui leur était réservé, le ragard de l'époque, comme par exemple la violence de ses jeunes, aujourd'hui presque sage et "responsable". Capulet et Montaigu s'appellent maintenant Jets et Sharks, les dagues sont dorénavant à cran d'arrêt... Roméo et Juliette demeure une histoire toujours contemporaine de l'époque à laquelle on la joue, West Side Story suit ses pas, il impose encore et toujours sa modernité.
Après son histroire, il y a le reste : la mise en scène... la musique...  Les 10 minutes d'ouverture de West Side Story tiennent de la perfection ! Découpage, cadrage, rythme, musique et couleur se mélangent intimement pour permettre au charme d'opérer 2h30 durant, jusqu'à la toute dernière image du générique de fin, sans jamais relâcher son emprise sur le spectateur. Puissante fusion entre ses chansons, ancrées dans la culture de chacun (Maria, Tonight, Somewhere...) et de la leçon de mise en scène de Robert Wise, West Side Story n'accroche pas simplement une banane sur le visage du spectateur, mais la plantation entière ! La beauté de la musique de Bernstein alliée à celle des images griffées ou noyées de rouge donnent à West Side Story une puissance phénoménale. Il y a fort à parier qu'en partant au boulot, deux ou trois jours après sa vision, vous vous surpreniez à fredonner "Tonight, tonight...". Véritable sommet esthétique pour l'oeil autant que pour l'oreille, sa force dramatique viendra achever les éventuels réticents à la comédie musicale. Il fallait voir la rédaction de doorama retenir ses larmes dans sa scène finale... un véritable ballet ! Et s'il ne fallait retenir qu'une scène (difficile exercice !), alors nous opterions sans hésiter sur la rencontre entre Tony et Maria, dans cette église maintenant consacrée à cette étrange religion qu'est la Musique pour les jeunes... Flou autour des personnage, rouge omniprésent, Tony et Maria se détachent de leur environnement avant que tout le reste ne disparaisse complètement... La rencontre, sublime et suspendue... Magique moment de mise en scène !
Il y a dans West Side Story une force visuelle et rythmique à laquelle il est difficile d'échapper. Le film de Robert Wise réveille le coeur, la tête, les yeux, les oreilles et les pieds, il parle aux sens, à tous vos sens, et les monopolise sans temps-morts jusqu'à sa dernière image. West Side Story est l'un de ces chefs-d'oeuvres qui, lorsque l'on se replonge dedans, donne une claque chaque fois plus forte que la précédente fois. Tout ce rouge, magnifique, dans West Side Story, rouge-sang, rouge-passion, rappelle l'énergie vitale qui le traverse, et, nous en sommes maintenant persuadés à la rédaction, ce rouge n'est pas qu'un écrin destiné à mettre en valeur sa beauté, mais c'est aussi le carburant de la puissante baffe que l'on reçoit ! Simplement magique. Snap, Snap.... Pow !
West Side Story (Robert Wise & Jerome Robbins,1960)

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