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L'esprit d'entreprise s'acquiert pendant les études

Publié le 20 novembre 2012 par Pnordey @latelier
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Cela peut sembler un syllogisme. Mais le constat est intéressant : les étudiants ayant développé un esprit d'entreprise pendant leurs études ont de plus fortes chances de monter et de réussir dans la leur, une fois dans la vie active.

Les entrepreneurs ayant fait leurs premières armes sur les bancs de l'école ou de l'université doubleraient leurs chances d'être leur propre patron une fois dans la vie active, selon une étude réalisée par Kingston University's Business School. Après avoir observé l'évolution de 374 participants à des "junior entreprises" ces trente dernières années au Royaume-Uni,l'étude révèle que 42% d'entre eux deviendraient chefs d'entreprise contre 26% pour ceux qui n'ont pas eu cette expérience. Pour Guilhem Bertholet, ancien directeur de l'incubateur de HEC Paris et entrepreneur, fondateur de welovesaas, "cela est comparable à la situation d'un sportif ou d'un musicien. Plus on commence tôt dans un métier, et plus on a de chances de réussir", explique t-il à L'Atelier. Un point sur lequel s'accorde Marie Ekeland, associée chez Elaia Partners qui estime que plus tôt l'on est exposé à l'aventure entrepreneuriale, plus on démystifie les risques.

Des jeunes entreprises plus innovantes

Mais il y a également un phénomène de cercle vertueux qui fait que lorsque l'on crée une entreprise et que cela marche ou non, on a envie d'en créer encore et d'aller toujours plus loin. "Ce cycle-là s'amplifie tout au long de la vie et n'est pas forcément lié au fait d'avoir été un alumni", dit Marie Ekeland. L'étude montre également que les entreprises dirigées par des anciens entrepreneurs de jeunes entreprises seraient plus susceptibles d'être innovantes que la plupart des petites entreprises au Royaume-Uni. Cela pourrait être une question d'état d'esprit induisant une plus grande liberté pour tester les choses sans être bridé ou avoir d'idées préconçues. "Ces entrepreneurs sont décomplexés et ne suivent pas de modèle existant. Ils sont de ce fait plus innovants dans leur mode de fonctionnement," dit Guilhem Bertholet.

Un chiffre d'affaires plus élevé

En plus d'être plus innovantes, l'étude souligne que les entreprises ouvertes par des anciens de jeunes entreprises auraient un chiffre d'affaires plus élevé. Ainsi, 12% des entreprises enregistreraient un chiffre de plus de 500 000 livres par an contre seulement 3% des non-diplômés. S'il n'est pas précisé quel est le taux de chute des entreprises étudiées, il y aurait moins d'aversion au risque en commençant jeune. Si ce type d'initiative favorise l'entrepreneuriat ambitieux au Royaume-Uni, la situation en France est différente. "Nous avons en France un vrai manque de culture entrepreneuriale, ce qui ne favorise ni la créativité, ni l'innovation", dit Marie Ekeland qui cite le rapport Hayat qui dresse ce constat. Enfin, il faut noter que les entrepreneurs moins jeunes ou moins expérimentés sont loin d'aller directement à l'échafaud. Une étude américaine rappelait il y a quelques temps que l'âge moyen des entrepreneurs dont l'entreprise fonctionne est de 39 ans.


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