Aurélie en mode Espionnage : Blockbuster américain contre tradition britannique
James contre Jason. Bourne contre Bond. 2 espions, 2 époques, 2 visions différentes d’un même combat. A l’heure où Matt Damon se voit remplacer aux commandes de la saga Bourne après une trilogie brillante, il est difficile de ne pas faire le lien avec une fiction qui elle tourne déjà depuis longtemps avec une pléiade de rôles principaux en relais.
Ayant (enfin) été visionner Skyfall, le dernier James Bond incarné par Daniel Craig, mais sans avoir été évaluer pour autant le résultat d’une nouvelle aventure de Jason Bourne sans Jason Bourne, je me lance tout de même dans le parallèle.
Petite présentation préliminaire pour les non-initiés : James Bond est un espion britannique (d’origine écossaise, si je ne m’abuse) au service de sa Majesté la Reine depuis maintenant 50 ans. A la demande de « M », son boss, il déjoue sans cesse des complots de gros méchants qui en veulent à l’Union Jack, le seul drapeau qui, une fois agité des vents ennemis, le fait voir rouge. Jason Bourne est quant à lui un espion américain de la C.I.A qui souffre d’amnésie (il ne se rappelle même pas de son nom) et met tout en œuvre pour reconstituer le puzzle de sa vie et retrouver sa véritable identité malgré les obstacles que dresse son ancien employeur devant lui afin d’éviter que certaines affaires ne soient dévoilées en pleine lumière.
Héros tous deux nés de plumes littéraires, ces deux agents combattent seuls pour rétablir l’ordre et la vérité. Niveau points communs, c’est à peu près tout.
Niveau style général, Jason Bourne se veut définitivement plus réaliste que James Bond à qui on pardonnera quelques extravagances cinématographiques qui font tout son charme. Les scènes de close combat du premier sans fioritures valent bien les chorégraphies bien huilées du deuxième. L’environnement paysager plus esthétique chez notre agent double se transforme bien évidemment en métropole fébrile chez notre ex-agent de la CIA amnésique.
La bande originale est un point de différence assez flagrant. J. Bond remplit nos oreilles de musiques rythmées, grandiloquentes et (j’ose sans risque) mythiques ; J. Bourne se contente de rythmes urbains de klaxons, d’explosions de moteurs et de cris de surprise avec un léger fond de thème audio pour battre la mesure.
En ce qui concerne la résistance, James prend bien mieux les balles que Jason. Jason souffre lorsqu’il est touché à l’épaule ou qu’il se tord le genou en sautant sur un bateau, James sent à peine la balle qui lui a traversé le biceps gonflé, traverse une baie vitrée sans une égratignure et ressent à peine un frisson dans l’eau gelée.
Pour les filles, là aussi, deux comportements bien distincts. James ne scille pas lorsque sa belle plante menace d’y passer sous les tirs d’un psychopathe peroxydé et Jason dédie la deuxième partie de sa traque à sa belle disparue. On ajoutera au passage que Bond ne se met en colère que quand le même psychopathe blondinet fait sauter sans vergogne sa bagnole chérie…
Question accessoires, Bond ne lâche pas son Walther PPK et Bourne privilégie son fusil à lunette. L’un se fournit au MI6 façon buffet à volonté, l’autre marave la tête aux méchants avec un crayon à papier, un journal roulé, un grille-pain ou encore un tapis de bain même s’il est blindé de tunes à la banque (et qu’il s’auto-sponsorise).
En conclusion, deux possibilités : – James vous invite en grande pompe à admirer son tango torride avec une fille jetable tout en protégeant la Reine et sa tuture accessoirisée aux frais de la princesse ; Jason vous prend à témoin dans sa quête de vérité et de vengeance sur toile urbaine façon mastermind avec… ce qu’il trouve. OU – James Bond vous est livré dans son emballage cadeau avec Adele à la voix et Daniel Craig à l’image ; Jason Bourne est disponible en modèle à toute épreuve dans son jeu trépidant du chat et de la souris. Faites votre choix !