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Du rire au charme, l'érotisme "chic et de bon goût" de Nicolas Briançon...

Publié le 19 novembre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Créneau horaire encore inédit dans les salles parisiennes que celui du 23 heures-minuit et demi... Nous n'en avions pas rêvé, vraiment pas, pourtant La Pépinière l'a fait.  Apparemment pour le plus grand bonheur d'un certain nombre de spectateurs noctambules qui se pressent chaque jeudi et vendredi aux portes du théâtre afin de s'encanailler, avec esprit, à l'écoute du cabaret gentiment polisson monté par Nicolas Briançon. Un moment qui se révèle plaisant bien que tardif...

Le metteur en scène s'est plongé dans sa bibliothèque afin de dénicher ce que nos auteurs, classiques ou contemporains, romanciers dramaturges ou chansonniers, avaient produit d'un peu osé sur les joies de l'amour, du sexe, et de ses pratiques. D'une sélection mêlant petits bijoux parfois méconnus de la littérature érotique, chansons à double sens divertissantes,  poèmes aux mots crus, ou  encore incontournables du music hall (à l'image des "Nuits d'une Demoiselle" de Colette Renard), il a conçu un spectacle pour  quatre voix et un piano.

Ainsi l'ancienne actrice de X Clara Morgane, jolie meneuse d'un soir aux élégants atours,  se livre t-elle en public à un "rapport textuel" torride et sensuel en compagnie de trois boys en smoking à la fantaisie délicieusement débridée. Ensemble ils nous donnent à entendre Hugo, Maupassant, Musset, Gautier, les Frères Jacques, ou Colette Renard. Evoluant au coeur d'un boudoir tapissé de tentures rouges à l'ambiance tamisée, délicatement éclairés par un lustre en cristal, entre deux coupes de champagne et une cigarette, ces quatre-là titillent nos humeurs coquines et libertines avec talent.

La demoiselle s'en sort plus qu'honorablement. Sa voix chantée est juste. Celle parlée tout autant. En plus d'assurer techniquement, Michel Dussarat et Pierre-Alain Leleu n'ont peur de rien, chaussent à l'occasion des talons aiguilles, laissent deviner un string, se coiffent de perruques improbables... Cocasses à souhait ! Muratt Atik, le troisième boy, se montre pour sa part moins à l'aise sur le plateau. Un peu dommage. Mais gageons qu'avec le temps, cela devrait venir.

 Nicolas Briançon signe avec intelligence et gourmandise une heure de music hall réglée au millimètre qui, en dépit d'une introduction participative un brin longuette à laquelle nous avons peu goûté, séduira le plus grand nombre.

Pourquoi pas.

Photo : Mirco Magliocca


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