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ROB DE OUDE : Tilt
15 novembre 2012 - 5 janvier 2013
Project Room : MAXIME TOURATIER : Hegemonic Market
Galerie Gourvennec OgorRob de Oude: TILT at Galerie Gourvennec Ogor
Rob de Oude: TILT á Galerie Gourvennec Ogor
Rob de Oude peint des lignes droites, des dizaines et des dizaines de lignes droites qui achèvent de donner dans leur multitude une impression de lignes courbes. Cet artiste d’origine hollandaise, vivant à Brooklyn, parvient à cet effet grâce à un processus de travail précis et rigoureux. À force de patience et détermination, il superpose les uns après les autres des niveaux de matrices rayées jusqu'à ce que celles-ci commencent à se déformer. Cette « ruse » optique s’apparente aux fondements du mouvement Op Art (Optical Art) dans sa prédisposition aux tendances maximalistes qui visent à confondre la vision par une surcharge graphique.
Ces réseaux superposés sans fin ont bien sûr des résonances moins abstraites pour notre époque, habituée à une stimulation optique incessante, la connectivité instantanée, et un plaisir visuel disponible à la demande.
Qu’elles évoquent les toiles d’araignées ou les câbles à fibres optiques d’un réseau de télécommunications, les compositions picturales de Rob de Oude ont un pouvoir séducteur duquel il est difficile de se soustraire. Chaque œuvre se révèle davantage encore elle-même, au fur et à mesure de sa contemplation. Les innombrables « fils » entremêlées se défont graduellement, ce qui permet à des couleurs non perçues initialement d’émerger, tandis que les compositions se mettent à tourner ou à se déplacer alors que l’on explore leur statique. La logique de ces lacis multicolores se dévoile peu à peu au regard.
Dès que l’on a appréhendé ces aspects relatifs aux lignes et aux couleurs, une sorte d’envoutement, proche de la pratique même de l’artiste lorsqu’il peint, apparaît.
Son dispositif de production se compose de cadres en bois apposés sur le mur. Ces cadres sont fabriqués sur mesure, et chacun est équipé de règles graduelles et de pinces.
Cette technique de travail lui permet ainsi de créer une infinie diversité de lignes fines appliquées en de très nombreuses couches les unes après les autres, au-dessus d’un fond de couleurs néons appliquées à l’aérographe. La juxtaposition de toutes ces tonalités forme alors une sorte de maille dont les fils individuels ressortent uniquement à force de patience.
Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Gourvennec Ogor, Rob de Oude montre quatre nouvelles séries de peintures. Deux d’entre elles sont le fruit de développements récents dans sa pratique qui traitent d’inclinaisons, d’où le titre de l’exposition Tilt. Outre ses grands formats picturaux et ses wall painting, il a récemment commencé à faire pivoter l’axe de ses toiles, afin que leurs bords ne soient plus parallèles et perpendiculaires au sol. Ces œuvres inclinées, recouvertes de traits et de teints contrastant, offrent de nouveaux horizons avec leurs alignements d’autant plus séduisants et déséquilibrés. Contrairement à ces peintures aux bleus fluo, verts radioactifs ou jaunes néons, l’artiste a volontairement réduit sa palette de couleurs pour produire sa première série de tableaux blancs, noirs et gris. Ces œuvres s’attardent longuement sur le tissage des fils peints et leurs maintes combinaisons géométriques, évoquant les jeux de perspective de Bridget Riley ou de Victor Vasarely.
Les quatre séries présentées à la galerie Gourvennec Ogor ont néanmoins en commun cet attribut caractéristique chez de Oude : sa capacité de confondre l’œil pour que celui-ci voit se tordre et finalement se courber des lignes originellement droites. Ainsi, ses réseaux de fils peints deviennent des filets dans lesquels l’artiste nous piège.
Par ces jeux d’optique, le regard du spectateur finit ainsi par se laisser aller dans une posture volontairement non contrôlée. Chacun peut succomber au désir contemplatif et l’œuvre de Rob de Oude, sa technique même, entraine le flâneur dans la divagation d’un labyrinthe infini, lui offrant s’il veut les saisir des visions inattendues.
Rob de Oude est né aux Pays-Bas et a fait ses études à la Hoge School voor de Kunsten d’Amsterdam et au SUNY Purchase à New York.
Il vit à Brooklyn et travaille dans le Queens.
Rob de Oude est aussi co-directeur du Parallel Art Space.
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Project Room : MAXIME TOURATIER
HEGEMONIC MARKET
Par Anouk Le Bourdiec
Comme toujours dans le travail de Maxime Touratier, la série « Hegemonic Market » s’appréhende comme un répertoire de tensions interprétatives à double enjeu : perte de repères architecturaux, de repères géographiques,
pertes d’identifications … Où sommes nous ? Que regardons nous? … L’image se structure autour d’une dualité du poétique à travers des éléments visuels ambigus dans le paysage et la composition d’un objet, d’un ensemble, non identifiable de prime abord, de l’ordre du semi abstrait. Le doute survient quand apparait, à travers ces formes, l’impression d’occupation du territoire ; le basculement iconique du cadrage révèle des impressions de formes agressives ; une sensation militaire s’empare de nous.
Un enchevêtrement de poutres métalliques, une barre orange traversant l’espace à l’instar d’un barrage de sécurité, une structure métallique composée de grilles organisées de façon carcérale, un Aigle métallique orné de paraboles …
L’axe de lecture de « Hegemonic Market » est alors offert dans un état des lieux colorimétrique. Nous sommes immergés dans les univers construits du paysage urbain moyen et de la Communication. Ces fragments architecturaux peuvent être dès lors appréhendés dans leur ensemble. Et ce sont trouble et malaise qui se définissent alors face à la contemplation ... Tout n’est que logos de grands groupes commerciaux ; ces centres commerciaux connus comme représentants d’une culture de consommation de masse et grand public. Fragmentés, recadrés, ces images de la culture populaire s’offrent soudainement à notre mémoire. Et l’image se crée dans son ensemble. L’aigle qui nous a emporté si loin dans notre interprétation somme toute imaginaire, poussez en ce qui me concerne aux confins de l’ex URSS, est un détail du logo de Carrefour, âprement cadré par Maxime Touratier.
La question est récurrente et constamment retravaillée, offrant des découvertes d’interprétations photographiques propres à l’oeuvre de Maxime. Quand l’objet, le sujet, le détail, le stéréotype de la consommation d’une
culture de masse devient oeuvre par le biais de l’artiste. Il nous amène vers cette confrontation à la fois douce et amère du regard, face à la pensée évidente, ici d’une culture qui génère ses propres esthétiques ; mettant en scène à travers ses oeuvres photographiques la scène
de bataille ; une militarisation de l’économie de marché. L’âpreté d’une guerre économique est alors révélée par le basculement de l’image et cette série désenchante cette invasion communicationnelle par un cadrage acéré. Telles les lances acérées de la Bataille de San Romano d’Ucello.
L’esthétique standardisée des panneaux signalétiques induit la double lecture de la notion de matérialité de l’objet et de son appropriation.
Il y apparait cette stabilisation de la communauté du quotidien à travers ces logos géants et l’émergence éphémère de notre impression cinétique d’une culture consumériste qui génère ses propres esthétiques.- ¬ Communiqué de presse pdf
- ¬ "Vue de l'exposition Rob de Oude - Tilt 15 novembre 2012 - 5 janvier 2013 Galerie