Magazine Education

Hypersexualisation: un nouveau vrai fléau, merci qui?

Publié le 16 novembre 2012 par Theworkingmum @theworkingmum1

On dit souvent que les temps changent pour signifier « heureusement que c’est plus comme c’était! ». Je suis une adepte de cette citation sauf sur la sexualité de nos pré-ados. Je me souviens, quand je suis rentrée au collège, ne pas m’intéresser du tout aux garçons. J’étais à fond dans l’équitation (au moins il y a de vrais étalons, pffff, désolée c’est déplacé!). Ce n’est qu’en 4è, à 13 ans, que mon intérêt a changé doucement. J’y suis donc allée en douceur: maquillage qui se limitait au crayon noir, petits gestes de drague et signes de « tu me plais »… Dans ma classe, certaines étaient déjà en course: tu en as embrassé combien? tu embrasses avec la langue au moins? Moi, j’avais un amoureux attitré (que je connais encore!) donc je n’étais pas trop influencée ni pour leur plaire ni pour rentrer dans leur cercle. J’étais dans ma bulle d’ado…

Je ne me suis intéressée à la lingerie sexy qu’à ma majorité il me semble alors que je découvrais, il y a déjà bien longtemps, dans « ça se discute » que des petites filles de 9 ans mettaient des string, portaient les bijoux de maman, mettait partout du maquillage… Dommage, je ne me souviens plus du titre de l’émission mais cette séquence m’a marquée. Suis-je de nature has-been?

Le débat est aujourd’hui relancé. La sexualité est trop présente qu’elle en devient banale, dixit le Quotidien du médecin. Oui, aujourd’hui, les corps minces sont exposés comme des œuvres d’art, pour prouver qu’on est bien dans son corps on se doit d’être provocant… Bref, on a vite envie de grandir pour être comme maman ou surtout pour être comme la fille vue dans telle pub ou tel magasine (parce que maman elle est jolie mais bon….). Il y a du mimétisme chez nos enfants c’est certain. Sans penser à mal, j’essayai les bottes de ma mère, ses bijoux… Il faut les accompagner tout en expliquant où cela s’arrête. Le mascara à 10 ans qui est pour? Déjà à 30, j’en mets que pour sortir en soirée… Depuis que je suis maman, j’ai à peine entamé le tube neuf, c’est pour dire que je vais le rentabiliser celui-là!

Une des images qui a relancé de débat de l'hypersexualisation des jeunes filles

Une des images qui a relancé de débat de l’hypersexualisation des jeunes filles
© Vogue

Il y a problème quand nos jeunes filles utilisent à outrance des postures connotées sexuellement, des attitudes séduisantes… On appelle cela l’hypersexualisation. Il y a encore plusieurs définitions de ce terme décrites par le Quotidien du médecin. Bien que l’âge moyen du rapport sexuel ne change pas, on s’aperçoit néanmoins qu’il y a un déséquilibre à utiliser la sexualité/sensualité pour se faire aimer (au sens de se faire accepter et non vouloir séduire au titre d’amant) et surtout c’est souvent inconscient. Le docteur Fohet souligne dans l’article que ce sont généralement des jeunes filles qui souffrent de carences affectives ou de déséquilibres familiaux.

Il faut alors qu’elles soient prises en charge afin d’éviter des dérives, je cite le docteur Dohet: troubles alimentaires (tels que la boulimie ou l’anorexie mentale), perte d’estime de soi, dépression, multiplication des partenaires sexuels à l’adolescence, toxicomanie… Ces filles en perte de repères sont souvent issues de familles dont le cadre structurant fait défaut. Dans le pire des cas, leur adhésion aux stéréotypes sexuels et sexistes véhiculés par la société et, notamment, par les films pornographiques (domination sexuelle de l’homme sur la femme, par exemple), fera d’elles -plus tard- des victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles »

Le docteur Fohet est gynécologue et donc reçoit des patientes qu’il amène à réfléchir et pose les bases d’une relation de confiance. Mes gynécos ne m’ont jamais posé plus de questions que cela! Et pourtant on subit encore cela en adulte, non? Si ces jeunes filles sont dans un climat familial non propice, en effet c’est aux médecins de prendre le relais mais croise-t-on souvent des médecins suffisamment attentifs et informés de cela? Est-ce toujours de la faute des parents?

L’influence des médias et de la société peut suffire à mon sens pour créer des comportements inappropriés chez les filles de moins de 12 ans sexuellement parlant. A nous, parents, d’ouvrir l’œil et pourquoi pas proposer un suivi avec un médecin si le dialogue ne suffit pas. Je pense que l’école doit aussi jouer un rôle après tout, on m’a bien fait voir un accouchement en vidéo et avant de devenir mère on fait du sexe, non? Pourquoi ne pas remettre dans l’ordre? L’école ne se limite-t-elle pas un peu trop  à « faire apprendre par coeur » et pas comprendre? L’article malheureusement ne parle pas des enfants garçons, j’aurais aimé car je suis sure qu’ils subissent aussi ces images « glamour » et qu’ils jouent un rôle étant les camarades de jeux de nos filles.

Je dois dire que j’ai aimé l’époque dans laquelle j’ai passé mon enfance (vive les années 80!): on m’a laissé jouer à la poupée jusqu’à ce que je n’ai plus envie, on m’a laissé aller à l’école seule sans le SMS obligatoire « bien arrivée » de peur des accidents, des enlèvements… Vit-on dans une époque où tout est connu plus tôt ou est-ce le fait d’être mère qui me fait voir tout ce qui ne va pas??


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theworkingmum 2867 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte