The Impossible : Raz de marée espagnol

À l’heure où j’écris cette note sur The Impossible, le film a déjà amassé presque 40 millions d’euros de recettes sur le sol espagnol. Un engouement qu’avait déjà suscité le précédent film de J.A.Bayona l’Orphelinat. Le film est donc précédé d’une réputation de film de l’année sur la péninsule ibérique et arrive cette semaine en France. Le succès sera t-il le même ?

The Impossible c’est l’histoire d’une petite famille passant les vacances de Noël en Thaïlande qui va être emportée le 26 Décembre par le tsunami de 2004 qui avait fait 200 000 morts. En fait non, c’est l’histoire VRAIE, vraie de chez vraie, d’une famille séparée durant le tsunami de 2004. Oui car dès les premières secondes on sent que le réalisateur veut bien nous faire lourdement comprendre que son scénario est tiré de l’histoire d’une famille ayant existée. Et il s’attarde dès le départ sur des enfants, des familles souriantes pour bien nous dire « Oui ces gens là vont malheureusement voir leur bonheur s’effondrer ». Nous ne sommes pas bêtes.

Le suspens n’existant pas dans ce film, voici notre mur d’eau emporter tout sur son passage (maison, arbre, voiture, enfants…) dans une scène qui apparaît entièrement dans la bande annonce. Ensuite le film devient meilleur : Visuellement c’est beau, la photographie est réussie et surtout le jeu des acteurs est LE point fort du film. Naomi Watts devrait être logiquement nominée aux prochains Oscars tellement elle incarne ce corps souffrant et mutilé avec conviction. Le casting des enfants est également brillant et devrait facilement vous arracher quelques larmes.

Mais pourquoi suis je sorti de la projection un peu déçu ? Et bien tout simplement car le film se concentre uniquement sur cette famille (qui devrait jouer à l’Euro Millions d’ailleurs) en ne montrant jamais ce que les familles Thaï (qui n’ont pas eu la chance de rentrer en avion) ont subi. Car il ne montre pas vraiment le sort de toutes ces personnes seules qui avaient perdu leur famille durant ces vacances. Et également car le label « histoire vraie » est un peu décrédibilisé dans une scène finale où le concours de circonstance vient faire son apparition.

The Impossible en tentant de montrer l’horreur du Noël 2004 dans l’Océan Indien nous offre un tourbillon d’émotions, beaucoup de pathos, et une fin si américaine … Mais ça marche quand même avec la musique de Fernando Velazquez et ces enfants tout mignons : IMPOSSIBLE de ne pas verser une larme. Je crois que c’est là d’où vient le titre. Et au final je crois que le succès de ce film ne se fera qu’en Espagne, car il est tiré de l’histoire d’une famille espagnole. Et l’Espagne avec la crise a besoin d’un peu d’espoir.

Je vous laisse le choix de découvrir ce film ou pas.

Nicolas Aydar