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L'épidémie de choléra en 1865 et les charlatans crimunels "anticontagionistes"

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Gobes-mouches de tous pays,

Unissez-vous ! 

ça va bouillir.

Zappy Max

Cette notice est dédiée à Julie, ancienne pasteurisée.

L’épidémie de choléra en 1865 avait dépassé en gravité celles de 1831, 1849, 1855-1856. Provenant d’Egypte, elle atteignit Marseille au mois de juin et se propagea jusqu’à Paris à partir du début septembre (pour les premiers symptômes) 1865. L’épidémie de 1865 a été plus foudroyante que la dernière en date de 1856 (mais moins que celle de 1832 qui occasiona à Paris plus de 15 000 morts).  Le préfet Haussmann ordonna la création d’une commission présidée entre autres, par Louis Pasteur et Claude Bernard,  commission chargée d’étudier les moyens de recherches sur la propagation, le traitement et la profilaxie pour endiguer la contagion, et peut-être pour contrer l'influence des "anticontagionistes" très nombreux. Les  partisans de cette thèse prétendaient dans leur majorité que c'était la peur de la contagion qui par génération spontanée provoquait la maladie.

 La fin de l’épidémie fut constatée, pour les femmes le 5 janvier 1866 et le 7 pour les hommes, recensée à l’Hôpital Lariboisière.

Mais cette terrible épidémie fut l'occasion comme jamais de voir proliférer ce que l'on a nommé les anticontagionistes qui comme son nom l'indique affirmaient que la maladie n'étant pas contagieuse, les traitements les plus divers étaient proposés aux malades. On vit paraître un grand nombre de brochures et publications vantant les remèdes les plus farfelus. Des médecins allopathes, certains homéopathes, des infirmières, des sage-femmes, des pharmaciens, des docteurs en...théologie* y allèrent de leurs remèdes miraculeux avec parfois la complicité de revues médicales niant l'évidence, comme aujourd'hui certains scientistes bouffis et repus avec un sourire supérieur, viennent nous asséner leurs certitudes, contre toute évidence par exemple de l'inexistance du réchaufement climatique et de l'inocuité de l'industrie nucléaire qui selon un savant pachydermique a déclaré qu'à Fukushima, il n'y avait eu aucun mort. Mais je m'égare, cette épidémie en 1865 fit plus de 6000 victimes à Paris avant d'aller conquérir le nord de la France.

L'épidémie cessa donc en janvier 1866 avec les premiers grands froids, mais elle reparut de façon moindre dans l'été 1866.

Ce pharmacien chimiste charlatan donnait des gages de compétences scientifiques, il était installé rue de la Sorbonne, on ne peut pas être plus sérieux. Les bains médicaux de Pennès était la propriété exclusive du pharmacien, comme c'est curieux : Pennès. Il n'était donné aucune indication sur la composition de ces sachets de sels qui étaient vendus, mais dont il était préconisé l'utilisation plusiers fois par jour.

* Ce docteur en théologie  don Joseph Nigueras, prétandant lutter pour le bien de l'humanité préconisait pour seul traitement de l'eau pure.

Un autre sommité médicale, le docteur ( je n'invente rien) Foy, nous explique dans un chapitre consacré au traitement du choléra à son début :

Il est bon de dire un mot de la prétendue contagion de cette maladie, afin de prémunir contre la traite ou l’exploitation des médicastres ou marchands de préservatifs, il est bon de dire un mot de la prétendue contagion de cette épidémie, de détruire les craintes que  quelques personnes peuvent avoir à ce sujet, et les rassurer d’avance sur le danger qu’elles ont à courir en portant secours aux malades. A son début, comme dans le cours de ses diverses périodes, le choléra n’est pas contagieux. Cette question aujourd’hui est résolue ; le doute ne peut plus exister.

Si on en croit les serpents de mer qui refont surface périodiquement pour tromper les gobes-mouches, les "canards" ont la vie dure et l'on promet à la florissante industrie charlatanesque un avenir radieux.

A SUIVRE.....


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