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The Party (Blake Edwards, 1969)

Par Doorama
The Party (Blake Edwards, 1969) Hrundi V. Bakshi est un homme agréable et poli, mais ses talents d'acteur ne convainquent pas. Pire, il est blacklisté du studio qui l'emploie ! C'est par erreur donc qu'il se retrouve invité à la grande soirée du producteur dont il a ruiné le film. malgré ses bonnes manières, c'est avec autant d'innocence qu'il ruinera sa soirée !
Pour la rédaction de doorama, The Party est à la comédie américaine ce que les films de Tati sont aux cinéma français : un sommet ! L'énorme performance d'acteur de Peter Sellers et l'extrême précision de la mécanique comique de Blake Edwards sont au service de ce joyau inusable... La Party, c'est par ici !
Il est impossible de ne pas penser à Jacques Tati lorsque nous voyons The Party ! Par ses longs passages dépouillés de  dialogues et le soin qu'il apporte aux détails, The Party brille par son sens aiguë de l'observation. Comme Tati, Blake Edwards capture le petit geste, le regard ou l'objet par lequel la catastrophe va arriver. C'est précisément là ou The Party crée son imparable mécanique comique ! Le spectateur est méticuleusement préparé pour la gag qui s'annonce, et lorsqu'il survient, comme mûr, il est simplement "cueilli" d'un geste précis et parfaitement exécuté. Le personnage de Bakshi est une catastrophe ambulante, un sorte de chat noir involontaire dont les désastres qui l'accompagnent sont amplifiés par nature profondément attachante et bienveillante. En exploitant à merveille l'enthousiasme lié à la culture indienne de son personnage, Blake Edwards fabrique un personnage unique et irremplaçable. Doté des meilleures intentions du monde, Bakshi est un enfant, pur et au grand coeur, jeté dans un monde d'adultes.
Le résultat à l'image est à la hauteur de ce qui sépare la culture indienne de Bakshi de celle d'un producteur capitaliste à gros cigare ! La richesse matérielle opposée à celle du coeur, la modestie opposée aux fastes du superficiel, la simplicité à la complexité, la tradition à la modernité, etc... en multipliant les couples antagonistes habituels, Blake Edwards forme un mille feuilles comique génialement efficace et organise entre elles un perpétuel dialogue comique. Un type d'humour en appelle un autre, un gag répond à un autre et un ballet prend forme : gags visuels, pantomimes, répliques, comiques de situation, sens du timing cohabitent ensemble, d'abord doucement, chacun à leur tour, pour s'emballer progressivement jusqu'à jouer ensemble en parfaite osmose. Comme une soirée qui prend vie, The Party monte lentement en puissance, et c'est sur fond de jazz-piano-bar imperturbable, que la soirée bourgeoise et convenue se transforme en soirée hippie incontrôlable ! Modernité facétieuse, éléphant peint, catastrophe aux toilettes, terrible "envie de pipi", fuite devant les responsabilités : impossible de recenser les morceaux de bravoures de The Party ! Du détail presque insignifiant jusqu'au gag visuel franc et "basique", l'humour de Blake Edwards est toujours dosé à la perfection !
Et puis il y a Peter Sellers, avec son accent indien bien pesé, qui dans une performance inoubliable et parfaite termine d'illuminer The Party ! Capable de déclencher les zygomatiques les plus grippés par un simple et court "Birdie Num Num"... Il y a longtemps, lors de notre première vision, nous avions trouvé The Party "super sympa"... Vision après vision, il frôle maintenant le chef d'oeuvre absolu ! Trop dense, trop parfait, son intelligence comique et son sens impeccable du timing ne peuvent se livrer entièrement au spectateur en une seule vision. Plus on use The Party des yeux, plus il livre ses trésors comiques... Et puis il y a aussi son joli message sur la simplicité et la générosité des choses et des gens. Comme un "peace & love", sincère et chaleureux, ramené en souvenir de ces années hippies... Enorme, inusable et d'une intelligence rare, The Party est simplement une perle des 60's. Simplement énorme !
Si vous connaissez déjà, revoyez-le... si vous ne connaissez pas, courrez vers lui sans aucune hésitation !
The Party (Blake Edwards, 1969)

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