Bertille Bak est revenue. Rue du Bac. Elle a, comme elle sait le faire, passé du temps avec des gens, les a écoutés, observés et fait de leurs vies, avec eux, une petite histoire. J’écris « eux », je devrais écrire ici « elles ». Des religieuses âgées, logées au quatrième étage de leur congrégation. Au-dessus, c’est Dieu. Elles ne sont pas pressées d’y aller, elles dont toute la vie lui a été consacrée. Mais elles voudraient y aller joyeusement. Elles font de leurs journées des petites œuvres, avec patience, parcimonie et générosité. Bertille Bak les accompagne dans l’ascenseur à marches où elles s’engagent tandis qu’une d’elles colle sur la façade, le plus haut possible, des affiches où on peut lire : « plus près de toi seigneur »…
La précision et l’humour sont deux qualités de cette jeune artiste. L’écoute aussi de celles et ceux auxquels on ne fait pas attention d’ordinaire. « T’as de beaux vieux, tu sais », affirmait-elle dans une exposition précédente (vue au MAC-VAL), où on voyait aussi le travail patient des canevas qui passaient de main en main, la cartographie d’une immigration, les signaux lumineux envoyés d’un immeuble dont la démolition était prochaine. Toujours le sens de l’itinéraire, de la cartographie.

En cliquant sur l’affiche ci-dessus, vous atteindrez une vidéo du Musée d’Art Moderne présentant l’exposition.
