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[Critique] 360 de Fernando Meirelles

Par Celine_diane
[Critique] 360 de Fernando Meirelles
360 pour un tour complet de la planète. 360 pour une poignée de personnages que l’on suivra pendant près de deux heures, de Vienne à Londres, de Paris à Bratislava, en passant par les Etats-Unis. Qu’est-ce qui unit un homme d’affaires blasé (Jude Law), un dentiste français (Jamel Debbouze), une jeune prostituée, un chauffeur russe, une épouse adultère (Rachel Weisz), un vieil homme qui cherche sa fille (Anthony Hopkins), une jeune brésilienne trompée et un délinquant sexuel en liberté (Ben Foster) ? Les aléas de la vie, les allers et venues au cœur d’aéroports, de voitures, de halls d’hôtels, les choix multiples qui se proposent à eux… Meirelles porte son nouveau film dans une dimension à vocation universelle. Ses personnages sont un miroir tendu aux spectateurs. Ce qui ne l’empêche nullement de styliser au maximum son propos, adapté d’une pièce de théâtre intitulée La Ronde, et signée Arthur Schnitzler, refusant tout réalisme brut (même lors de séquences plus glauques). Son film choral, il l’enveloppe de petits riffs de guitare, d’une ambiance jazzy toute légère (qui contraste avec les tranches de vies dépressives dépeintes), de transitions toutes étudiées. Etonnamment, il rompt avec son âpreté habituelle, sa nervosité, son sens de la cruauté. Est-ce aussi réussi qu’à l’accoutumée? Hélas non. Sa ronde n’est ni enflammée, ni folle, ne brille que lors de fulgurances trop rares, avant de retomber aussi sec dans la banalité la plus totale. 
Très franchement, on a du mal à croire que 360 est signé par le même réalisateur des intenses Blindness (fin du monde), La Cité de Dieu (favelas) ou The Constant Gardener (corruption de l’industrie pharmaceutique). Tous ses précédents films possédaient un sujet fort, une patte et une empreinte visuelle indéniables. 360, lui, ne parle pas de grand-chose, et demeure plus intéressant sur le plan de l’exercice formel que sur celui du fond. Multipliant les idées (split screen, chassés croisés, corrélations habiles entre les protagonistes) pour masquer la vacuité du scénario, Meirelles fait parfois des merveilles (Hopkins, en ex alcolo ou Foster en violeur sur le chemin de la rédemption offrent les passages les plus forts), mais se contente- la plupart du temps, de faire du remplissage (la relation Law/Weisz complètement sacrifiée !). Au final, 360 tombe dans les écueils et les pièges du film-choral offrant une danse collective inégale, par moments apathique et cruellement dénuée de sel et de peps. On en ressort perplexes, et déçus par le manque de poigne du cinéaste brésilien, qui nous avait davantage habitués aux francs uppercuts qu’aux poignées de main trop molles. 
[Critique] 360 de Fernando Meirelles

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