La fumée descend dans la rue
La fumée descend dans la rue
Sur la chanteuse infirme
Et l’accordéoniste,
La ville aux naseaux qui fument,
Aux yeux de vitrage et d’ombre,
La ville avec sa crinière de pluie,
La ville incompréhensible,
Est comme une femme assise
Dans une chambre au plafond bas.
Cependant je me mêle aux jeux froids de la nuit,
Pâles foulards noués et défaits sur les parcs,
Vacillement de l’ombre au sommet des toits gris,
Corde rompue, il m’est resté le poids de l’arc.
Les barrières debout dans la neige salie,
Les longues grilles dans la brume de minuit,
Semblent me ramener, au fond des avenues,
Vers une nuit totale et vraiment inconnue,
— Non, c’est la chambre où l’air est comme lézardé
D’anciens malheurs qui se pressent vers la clarté.
Henri Thomas, Sous le lien du temps, dans Poésies, Poésie/Gallimard, 1970, p. 236.
contribution de Tristan Hordé
A signaler : Claire Paulhan vient de publier Carnets 1934-1948 d’Henri Thomas.
Henri Thomas dans Poezibao :
Bio-bibliographie d'Henri Thomas, extraits 1
je rappelle aussi ce
site très riche consacré à Henri Thomas
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