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L'étrange créature du lac noir (The Creature from the Black Lagoon)

Publié le 24 novembre 2012 par Cinephileamateur
L'étrange créature du lac noir
De : Jack Arnold.
Avec : Richard Carlson, Julie Adams, Antonio Moreno, Richard Denning, Ricou Browning, Ben Chapman, Nestor Paiva, Whit Bissell, Bernie Gozier, Henry A. Escalante, Sydney Mason, Perry Lopez, Rodd Redwing...
Genre : Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 20.
Date de sortie : 13 avril 1955.
Date de reprise : 7 novembre 2012.
Synopsis : Au cœur de l’Amazonie, un paléontologue découvre un fossile de main appartenant à une espèce inconnue. Persuadé qu’il s’agit du chaînon manquant entre l’homme et le poisson, il rassemble une expédition pour exhumer le reste du squelette. L’équipe décide alors de descendre le fleuve en bateau, s’enfonçant dans un territoire sauvage et poisseux, sans se douter que les eaux abritent encore l’étrange créature…
Bande annonce française
5
L'étrange créature du lac noir
A l'occasion de la sortie du très beau coffret Universal "Monsters" en Blu-ray, j'avais prévu de me remater "L'étrange créature du lac noir", un classique du cinéma fantastique que je n'avais pas revu depuis de très nombreuses années. Quand j'ai su qu'il était rediffusé en salles en 3D, c'est donc sans hésiter que j'ai troqué mon blu-ray pour une projection dans une salle obscure avec un procédé 3D qui à évolué depuis la sortie de ce film avec la disparition des fameuses lunettes rouge et bleus.
Je prends toujours mon pied face à ce film dont le scénario fut écrit par Harry Essex, Arthur A. Ross, Maurice Zimm et William Alland. Pourtant, quand on regarde ce film du premier coup d'oeil, cette histoire possède tout les défauts de son époque avec une intrigue assez lente où au final le monstre nous fait plus rire au lieu de nous horrifié mais pourtant, je trouve que la magie du cinéma fonctionne bien ici et j'ai une nouvelle fois été happé par ce film dont la diffusion sur grand écran le rend encore plus poétique et féerique à mes yeux.
Alors oui, il y à de grosses facilités scénaristiques et les personnages sont écrit de façon assez grossière avec tout les clichés que l'on à vu maintes et maintes fois depuis mais j'arrive quand même toujours à sympathiser avec cette aventure que je trouve passionnante car au delà de ses facilités, elle fait fonctionné mon imaginaire de cinéphile. En effet, malgré le côté kitsch de l’œuvre, j'aime croire en cette histoire et je suis vraiment pris au jeu à chaque visionnage. J'éprouve même beaucoup de sympathie pour la créature du lagon noir qui, façon "King Kong", va tomber sous le charme du seul personnage féminin du film et qui, comme "King Kong" encore, va juste chercher à protéger son habitat naturel et se protéger soi même de la bêtise de l'Homme cupide ou qui sans gêne va se croire tout permis au nom de la science ou de tout autre prétexte.
Je cite "King Kong" car c'est un classique du film fantastique et que j'ai beaucoup d'affection pour le long métrage de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack mais j'aurais pu en citer d'autres tant le film de Jack Arnold reprends une trame avec qui ont à eu le temps de s'habituer au fil des ans. Pourtant, "L'étrange créature du lac noir" réussi à posséder sa propre poésie, son propre univers, sa propre identité et c'est aussi en cela qu'il arrive à se démarquer dans les films de cette époque et à continuer de figurer parmi les classiques de film de monstres.
Ce conte que je trouve très sympathique est aussi très drôle. Il y à le côté "pose" que prennent certains personnages pour surenchérir leurs dialogues mais aussi quelques passages qui me font vraiment sourire avec beaucoup de plaisir notamment avec le Capitaine du Rita que je trouve bien dosé et qui nous permet de nous détendre un peu dans ce long métrage qui est plus un film de suspense qu'un film d'épouvante (du moins c'est comme ça que j'aime le ressentir). Le fond du scénario sous son apparente légèreté m'a en tout cas bien plu et je suis à chaque fois tenu en haleine du début jusqu'à la fin.
Le casting est à l'image de ce scénario que je trouve très plaisant. A savoir que l'ensemble de la distribution joue de façon très légère et clichés avec des poses vraiment mémorable parfois lorsqu'ils doivent prononcer leurs dialogues (on pourrait presque y retrouver le penseur de Rodin) mais paradoxalement, ça fonctionne quand même et j'ai réussi à croire en leurs différents rôles autre preuve que la magie sur ce film opère vraiment sur moi.
La vraie vedette, ça reste bien sûr la mythique créature du lagon noir que je trouve bien interpréter par Ricou Browning lorsqu'elle est sous l'eau ou par Ben Chapman, lorsqu'elle est au dessus de l'eau. Non crédité au générique à l'époque pour donner encore plus l'illusion que notre homme-poisson existe vraiment, les deux acteurs sont pourtant pas mal du tout dans ce personnage. Bien sûr, ils sont bien aidés par le costume et les maquillages mais je trouve que les comédiens ont donné une gestuelle à ce personnage que je trouve très belle surtout concernant Ricou Browning qui sous l'eau nous offre de véritable ballet et une très belle fluidité dans ses mouvements. Ben Chapman s'en sors très bien aussi même si il est plus "rigide" sur terre accentuant encore un peu plus le fait que notre créature sois plus à l'aise sous l'eau et qu'elle ne ressors vraiment que parce qu'on est venu la déranger.
Le reste de la distribution s'en sors pas mal non plus à commencer par la seule vedette féminine de ce casting, Julie Adams, qui joue une Kay Lawrence digne des plus grandes pin up de l'époque. L'actrice possède une beauté et un charme certain qui vont d'ailleurs être à merveille exploiter sans aucun voyeurisme lors d'un ballet aquatique avec la créature d'une grande beauté et digne d'un grand tableau à mes yeux. Tout comme le "monstre", le spectateur tombe sous le charme de son personnage. L'actrice n'est cependant pas qu'une belle plante car même si son personnage n'est pas celui qui est le plus développé, elle à quand même quelques discours qui s’intègre parfaitement dans cette intrigue et prouve son utilité.
Richard Carlson m'a beaucoup amusé en Docteur David Reed. Sous ses faux airs de Sean Connery séducteur clichés à mort dans la peau du gentil scientifique qui veut une véritable justification à son métier autre que pécuniaire et pense à la survie de ses camarades. Par moment, son personnage peut avoir un petit côté agaçant car il est un peu contradictoire (c'est dangereux on à tout pour partir mais on va rester un peu quand même histoire de peaufiner notre travail) mais ça reste quand même un personnage qui m'a beaucoup plu. Peut être aussi parce que dans la surenchère, c'est celui qui en fait le plus je trouve mais encore une fois, ça m'a pas dérangé puisqu'au contraire, je trouve que c'est en partie ce qui fait le charme de ce film.
Dans la peau du Docteur Mark Williams, on retrouve un Richard Denning qui m'a plu également. Son côté j'ai du pouvoir et l'argent m'intéresse qui devrais le rendre détestable ne fonctionne pas car l'acteur à su lui donner dans sa gestuelle et son regard un côté sympathique qui font que je n'ai jamais su réellement le détester. Ses intentions sont pourtant visible dès le début et le scénario ne fait rien pour les dissimuler mais j'ai quand même eu de l'affection pour ce personnage qui fait un peu pitié sur les bords même parfois. L'acteur possède en tout cas le charisme nécessaire pour exister à l'écran et forme un bon duo pleins de machisme avec Richard Carlson pour imposer leurs personnages respectifs.
Dans le reste de cette distribution, j'ai beaucoup aimé et ça dès le début, la prestation de Antonio Moreno dans le rôle du Docteur Carl Maia. C'est peut être celui qui m'a semblé le plus crédible dans la peau d'un scientifique et je regrette même un peu que son personnage devienne vite très secondaire une fois que la scène d'introduction se termine. J'ai beaucoup d'affection aussi pour Nestor Paiva avec son rôle de Lucas, le Capitaine du Rita que je trouve vraiment drôle même dans ses excès notamment lors de la scène où il explique à Mark Williams que c'est lui le Capitaine du bateau et que si il décide de quitter le lagon c'est lui qui choisi. Les autres acteurs possèdent sinon des rôles plus anecdotique à mes yeux même si leurs prestations est tout aussi appréciable que les têtes d'affiche.
Derrière sa caméra, Jack Arnold livre une mise en scène que je trouve vraiment incroyable. D'accord mon avis n'est peut être pas objectif car j'ai eu le droit à une projection en salles dans une version restauré mais je trouve que ce film vieilli vraiment bien notamment grâce à une réalisation maitrisé qui nous offre de très bons plans et une parfaite utilisation des décors qui sont mis à leurs disposition. Bien entendu, on sens que le film ne date pas d'aujourd'hui mais certains plans sont vraiment très beau comme le fameux ballet aquatique entre Kay et la créature ou encore les nombreuses scènes sous marines qui nous donne une véritable sensation de claustrophobie qui accentue le suspense du long métrage.
Visuellement, on sens aussi que ce film n'est pas d'hier au delà du noir et blanc qui donne du charme au film également mais aussi avec des effets spéciaux assez daté mais pourtant diablement efficace. Les costumes et les maquillages sont vraiment très bons comme celui de la créature que je trouve parfaite. J'aime ce genre de monstre kitsch à l'écran qui ne déborde pas d'effets numérique douteux. Bizarrement, le bon vieux costume et le bon vieux maquillage rend la créature plus "vivante" à mes yeux que n'importe quel trucage numérique de nos jours qui aurait pu nous faire "sortir" du film ou du moins de son suspense pour en faire un film fantastique classique.
La bande originale composée par Henry Mancini, Hans J. Salter et Herman Stein est elle aussi parfaite avec une musicalité assez classique aussi comme le scénario mais qui pourtant possède également sa propre identité dans les thèmes utilisés de très bonne façon. J'ai trouvé que la bande originale était vraiment très agréable à l'écoute et colle à merveille avec ce film comme un ruban dans un papier cadeau, pas forcément indispensable mais pourtant toujours plaisant et efficace. Elle accentue en tout cas le rythme du film qui ne m'a pas ennuyé une seule seconde, que je trouve très dynamique et où je ne vois vraiment pas le temps passé.
Quant à la 3D, si le film à la réputation d'être le premier film aquatique qui utilise ce procédé, on est quand même bien loin des lunettes rouges et bleus aux effets douteux que les années 50 pouvait bénéficié. Alors oui, c'est facile pour moi de dire ça maintenant que j'ai vu ce film avec une 3D plus actuelle mais si j'en parle, c'est parce que je trouve vraiment que la restauration faite sur ce point est vraiment magnifique. Je suis pas fan de la 3D en temps normal que je trouve inutile mais là, j'ai rarement vu de 3D aussi efficace qui ringardise totalement certains films actuels qui ont pu utiliser ce gadget à mes yeux. On à le droit bien à la main qui sors de l'écran, le harpon qui va nous avoir etc etc mais un gros travail à été fait aussi sur la profondeur je trouve donnant une dimension vraiment particulière à cette œuvre et la rendant encore plus plaisante que dans mes souvenirs. Jamais un film en noir et blanc m'ait apparu aussi jouissif. Pour ce film, et surtout sur grand écran, la 3D apporte un véritable plus en terme de qualité à mes yeux qui à fini de m'éblouir. Je sais pas si c'est parce que j'ai peu de films à mettre en comparaison (car vraiment en temps normal je suis pas fan de la 3D) mais là, j'ai vraiment trouvé que ça apportait beaucoup à ce film au point que je me demande même si je ne vais pas le revoir une seconde fois pendant qu'il est exploité en salles (il existe un blu-ray 3D que je possède avec le blu-ray classique mais j'ai pas l'équipement nécessaire et je sais pas si le rendu sera le même que dans une salle de cinéma...).
Pour résumé, j'ai pris un pied énorme à revoir "L'étrange créature du lac noir" en 3D. Ce long métrage mérite son titre de grands classiques du cinéma fantastique et je comprends aisément qu'il ait pu inspirer de nombreux cinéastes sous son apparente légèreté. Le scénario possède une magie qui opère sur moi tandis que la mise en scène brillante très kitsch donne un charme supplémentaire au film qu'une 3D brillamment restauré met en avant à merveille. Avec ce film, j'ai à chaque fois le droit à un petit plaisir de cinéphile dont je ne me lasse pas et que je reverrais peut être même une nouvelle fois en salles si j'ai l'occasion juste pour le plaisir malgré le fait que je possède le Blu-Ray. Ce genre de ressortie, je signe les yeux fermés en tout cas. Un film à voir, à découvrir ou redécouvrir que je recommande chaudement.
Ce que j'ai aimé :
  • L'intrigue légère mais avec un fond intéressant
  • Un classique qui sais se démarqué dans le genre
  • La créature du lagon pour qui j'ai beaucoup d'affection
  • Une distribution légère mais efficace
  • Une mise en scène vraiment parfaite
  • Une 3D dès plus brillante que j'ai pu voir en salles dernièrement
  • Des costumes et des maquillages réussis
  • Un côté kitsch qui donne beaucoup de charme à l’œuvre
  • Une musique idéale pour ce genre de production
  • Un plaisir coupable dont je ne me lasse pas
  • La scène du ballet aquatique vraiment très très belle
  • Cette sensation d'oppression lors des nombreuses scènes aquatique très bien filmés
  • Un rythme constant, je me suis jamais ennuyé

Ce que j'ai moins aimé :
  • Rien... Le film me plait vraiment tel qu'il est...

L'étrange créature du lac noir
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