Roman - Editions Livre de poche - 155 pages - 4.60 €
Parution en poche en février 2004
L'histoire : Paul fait un stage à l'autre bout de sa ville et découvre ainsi un nouveau quartier, dont une boutinque nommé" "Poème". Dans la vitrine, une petite robe blanche attire son attention au point de devenir une obsession et un achat compulsif.
Mais Paul n'imagine pas un instant les répercutions qu'a cette intruse dans son ménage, les souvenirs et les fantômes qu'elle déterrera aussi bien en en lui qu'en Irène son épouse. Comment, en 3 jours, une petite robe peut mener un couple serein au bord de la noyade.
Tentation : Mes autres lectures de l'auteur
Fournisseur : la bib
Mon humble avis : J'ai été contente de retrouver cet auteur pour une lecture simple, rapide, agréable mais qui cependant remue beaucoup, voire met mal à l'aise.
Philippe Grimbert distille discrètement son savoir de psychanalyste pour étudier ici comment un couple serein peut arriver à l'agonie en si peu de temps, juste par l'arrivée d'un objet. Certes, l'objet n'est pas banal pour un homme marié dont l'unique fille a plus de 20 ans : une petite robe taille 6 ans. Cette robe va symboliser tous les nons dits du couple, voire de la famille et des générations précédentes, toutes ces blessures non cicatrisées, ou ces deuils faits en silence, sans partage, donc pas aboutit : que ce soit le deuil d'un parent, d'un enfant qui n'est finalement pas né, d'un enfant que l'on ne savait pas né, de la féminité procréatrice qui s'est échappée avec le temps.
Philippe Grimbert instaure avec talent un véritable suspens. Et bien sûr, on s'interroge : que penserais-je si mon mari cachait à la maison une petite robe ? Fétichisme, double vie, pédophilie ? Mille questions viennent de cette présence aussi irrationnelle dans une maison, surtout que Paul ne s'explique pas lui même cet achat. La tension s'intensifie au fil des pages. On se demande vraiment jusqu'où celle ci va nous mener. Jusqu'à l'intolérable ?
Dans une situation dramatique, le couple finit par s'expliquer. Et là, je dis dommage, car nous n'assistons pas à cet échange. De ce fait, les raisons de tous ces évènements, qui nous ont été juste suggérées jusque là ne sont pas plus expliquées, plus développées et de ce fait, m'ont laissée sur un sentiment d'incomplétude. Je suis donc un peu restée sur ma faim.