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Red Widow [Pilot Script]

Publié le 24 novembre 2012 par Lulla

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Ecrit par Melissa Rosenberg (Twilight). Adapté de la série néérlandaise Penoza. Pour ABC Studios et Endemol USA. 64 pages.

Marta Walraven voit sa vie bouleversée lorsque son époux, un parrain de la drogue, est assassiné par un rival. Cette femme au foyer de la banlieue de San Francisco se découvre une ténacité qu'elle ne pensait pas avoir. Décidée à tout faire pour garder sa famille unie et venger la mort de son mari, elle rejoint les affaires familiales, aux côtés de son père et de son frère. Alors qu'elle s'immerge dans le sombre milieu du crime organisé, Marta va mettre à l'épreuve sa propre force, ses ressources et sa détermination comme jamais elle ne l'avait fait auparavant.

Avec Radha Mitchell (Neverland, Silent Hill, Phone Game...), Lee Tergesen (Code Lisa, Oz, Desperate Housewives), Luke Goss (Blade, Hellboy II), Jaime Ray Newman (Veronica Mars, Eastwick, Eureka), Goran Visnjic (Urgences, Pan Am), Suleka Mathew (Men In Trees, Hawthorne), Sterling Beaumon (Lost), Erin Moriarty (One Life To Live), Clifton Collins Jr. (The Event), Anson Mount (Hell On Wheels, Crossroads), Wil Traval (Underbelly)...

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Selon UglyFrenchBoy

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   Quels sont les clichés que l’on peut avoir sur la Russie ou la communauté russe ? La vodka, l’argent ou encore la mafia vous viennent rapidement à l’esprit ? Prenez ces éléments, agrémentez-les à une intrigue assez classique et vous obtiendrez Red widow. Le récit se situe dans la baie de San Francisco, un lieu ô combien original pour un drama. Cette situation géographique pourrait être justifiée pour des raisons, notamment, sociologiques, mais il n’en est rien : il semblerait (selon Wikipedia tout du moins) que la région n’a que très peu de personnes d’origine russe et encore moins de Colombiens, puisqu’il est question évidemment de méchants Colombiens... Je ne sais pas quelles communautés sont impliquées dans la fiction originale aux Pays-Bas, mais le travail d’adaptation par Melissa Rosenberg aurait pu nous dispenser de cet aspect.

   Passons ce détail. Nous avons donc d’un côté les « gentils mafieux », formant une « Bratva » aux yeux d’un flic un tantinet raciste, et les « méchants mafieux », des Colombiens. Non Penoza n’a rien à voir avec un téléfilm avec Steven Seagal. Bien sûr, les membres de la famille russe ne sont pas tous des anges, l’un d’eux purge même une peine de prison, mais l’ensemble reste manichéen. Finalement, même si la fortune de la famille de l’héroïne vient de l’argent sale, ils veulent simplement vivre heureux et en sécurité sans faire de mal à autrui. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’héroïne souhaite que son mari (un Américain, donc aux intentions plus louables que sa belle-famille ?) quitte ce business pour commencer une nouvelle vie avec ses enfants. Mais il est trop tard...

   Inutile de crier au spoiler : le père meurt. Telle est la prémisse de la série. L’accident survient à la fin de deux actes assez denses, mais qui présentent tant bien que mal les différents personnages et leur environnement. En dehors de Marta, aucun d’entre eux n’arrive à prendre vie, cantonné, dans le meilleur des cas, au statut de faire-valoir. En d’autres termes, si le téléspectateur n’est pas dans l’empathie pour l’héroïne incarnée par Radha Mitchell, je vois difficilement comment il peut suivre semaine après semaine la série. Je souhaite bonne chance à l’actrice pour arriver à tirer son épingle du jeu avec un script aux enjeux mal définis. Certes, le but est de mettre en scène une femme déterminée. Mais déterminée à quoi ? Sa naïveté lui vaut d’entrer dans un engrenage sans qu’elle n’en prenne vraiment conscience.  Quête de vérité ?

   Vengeance ? Volonté de tourner la page ? Pas de réponse claire et précise à l’issue du pilote. Une chose est certaine, Marta est plus maternelle et terre-à-terre que Nancy Botwin et moins friquée et sociopathe qu’Amanda Clarke. Qui est-elle réellement ? Tel sera le seul et maigre enjeu des prochains épisodes.

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Selon Moi

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   Vous vous souvenez de Missing ? Non, vous l'avez déjà oubliée ? Ce ne serait pas étonnant. Red Widow, par bien des aspects (son format proche de la mini-série notamment), m'y fait penser... en pire. Une chose est sûre : après l'échec de la série avec Ashley Judd, qui était efficace à défaut d'être subtile, je ne comprends pas bien comment ABC a pu s'engager dans ce projet. Ca ne marchera pas. Je n'ai strictement aucun doute là-dessus, peu importe la case qui lui est reservée d'ailleurs, que ce soit le jeudi 20h comme Missing, le dimanche 22h après Revenge -même s'il y a là aussi une idée de vengeance- ou le mardi 22h. Comme de plus en plus de nouveautés qui débarquent sur les networks, son plus gros défaut est de partir d'une idée sombre, ambitieuse, qui sonne très "câble", pour accoucher d'un produit pas super éloigné des téléfilms Lifetime tant les bons sentiments viennent tout plomber constamment.

   Ainsi, la fameuse "Red Widow" ne se montre pas particulièrement attachante dans ce pilote car elle se contente de subir. Seule la prestation de Radha Mitchell pourra donner de l'envergure au personnage, mais elle a du boulot. En réalité, lorsque l'on connaît le pitch de la série, on sait déjà ce qui va se passer dans tout l'épisode. La mise en place est un peu trop longue à mon goût. Il aurait fallu commencer directement sur la mort du père, quitte à revenir en arrière plus tard (dans le pilote ou dans la saison). Du coup, impossible de savoir à quoi vont vraiment ressembler les autres épisodes. L'exposition se termine à la dernière minute. Et après ? Marta va devoir remplir une nouvelle mission pour la pègre locale à chaque épisode ? Le grand patron va à chaque fois lui assurer que c'est la dernière, et mentira en fait comme un arracheur de dents ? Je m'ennuie déjà rien que d'y penser... On ne peut pas dire que les personnages secondaires, les enfants notamment, soient particulièrement prometteurs. On s'inscrit dans un schéma familial tout ce qu'il y a de plus classique, bien que ce soit des criminels. Red Widow peut parfois faire penser à Scoundrels aussi, une série d'été d'ABC avec Virginia Madsen, mais la différence principale était ce que cette dernière s'axait principalement sur l'humour, même si ce n'était pas très drôle au final. Ici, on se prend vraiment trop au sérieux, et en même temps on n'y croit pas du tout tant tout est caricatural, jusqu'aux noms des "méchants". Le seul espoir que j'ai vient de San Francisco. Je ne suis pas sûr que la série soit tournée là-bas, mais l'atmosphère des docks, pas si courante dans les séries finalement, lui permettra peut-être de se démarquer visuellement.  Bref, ce n'est pas avec Red Widow qu'ABC va relever la tête à la mi-saison. On suppose que ce ne sera pas non plus avec Mistresses. En gros : on mise tout sur Zero Hour !

La bande-annonce : 


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