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« La Peste » de Camus aux portes d’Oran et de La Rochelle (4/8)

Publié le 25 novembre 2012 par Sheumas

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   Alors qu’en est-il de la réflexion sur le nazisme ? La Peste, roman allégorique sur le nazisme et sur l’Occupation ? Oran, mise en quarantaine, est le théâtre unique de cette tragédie. Ceux qui ont fait le choix de la lucidité et de la résistance, montrent la présence horrible de la peste, à travers l’abjection de la maladie et la mort (certains passages qu’on a cités comme ceux relatifs au nombre de cadavres et aux mesures radicales prises pour faire disparaitre les corps évoquent explicitement le souvenir des camps de concentration), ou aussi à travers l’abjection morale de collaborateurs qui se frottent les mains de la présence de l’Ennemi ! (Cottard ne supportera pas l’arrêt de l’épidémie et se mettra à tirer sur la foule).

   Mais il ne faudrait pas réduire la force du roman à cette évocation à peine voilée du nazisme. Toute sa dimension tragique tient aussi à ces multiples moments de réflexion au sujet de la condition humaine... Chemin faisant, à bord de ce vaisseau empesté, de cette ville de lamentation, Camus ne cesse de s’interroger sur l’homme, sa grandeur et ses limites. Il interroge les rêves, les aspirations, les angoisses... La mort est toujours à l’horizon de la ville, elle établit une frontière, une quarantaine, et conduit l’écrivain (et le lecteur) à s’interroger sur sa propre fin, ou, plus largement sur cette habitude du désespoir à laquelle se résigne la ville.Toute la ville ressemblait à une salle d’attente. Avec la précision et la lucidité du médecin, Camus nous amène aussi à réfléchir sur la meilleure façon dont il nous faut, en tant qu’homme libre, utiliser cette attente.


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