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Critique Ciné : Des Hommes sans Loi, gangster party...

Publié le 25 novembre 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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Des Hommes sans Loi // De John Hillcoat. Avec Shia LaBeouf, Tom Hardy et Jason Clarke.


J'attendais le retour de John Hillcoat au cinéma avec une assez grande impatience. Il faut dire qu'il avait des arguments de taille après son magnifique La Route en 2009. Il film magique qui nous plongeait dans un univers dystopique effrayant. Je dirais presque qu'il a lancé la mode du film de ce genre. Avec Des Hommes sans Loi il ne s'attaque pas au futur proche mais à 1931 et donc au passé. Un choix judicieux qui lui permet de changer complètement d'univers et de développer un film de gangsters passionnant et troublant. Jouant à la fois sur l'univers de la prohibition (déjà vu dans Boardwalk Empire par exemple, la série de HBO dans les plus récentes productions sur le sujet) et sur quelque chose de réaliste et d'efficace, au fond Des Hommes sans Loi pècherait presque à cause de son scénario. Ce dernier est beaucoup trop classique malgré toute l'ambition qu'il dégage. Le reste est cependant explosif et notamment la prestation plus que surprenante de Tom Hardy qui depuis Warrior est devenu une vraie référence à Hollywood en matière de révélation masculine.
1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.
Il faut dire que Tom Hardy est exceptionnel du début à la fin et qu'il sait porter le film. Bien plus que Shia LaBeouf que j'ai trouvé particulièrement médiocre. Ce n'est pas que l'acteur est mauvais mais uniquement qu'il ne surprenant pas. J'ai l'impression de voir quelqu'un de quelconque alors que son personnage avait bien plus d'ambition et d'envergure. Le classicisme du scénario n'a surement pas aidé. Aidé par une mise en scène de main de fer, Des Hommes sans Loi surprends et offre au spectateur le spectacle qu'il est venu chercher. Une plongée dans un univers froid sans foi ni loi où règne l'illusion d'une vie meilleure. La prohibition est un sujet américain rebattu qui a inspiré un bon nombre de films de genre. Des Hommes sans Loi fait parti des plus surprenant. Grâce à John Hillcoat cette fresque prend un sens tout bonnement différent. Dans un monde hollywoodien où les beaux films viennent à manquer, Des Hommes sans Loi s'inscrit alors dans une toute nouvelle tendance. En espérant que d'autres plus embroche le pas, ce ne serait pas du luxe.
Des Hommes sans Loi est à mon avis en passe de devenir un grand classique du cinéma américain. Malgré le fait qu'il n'est pas connu un succès monstrueux au box office, ce sera surement petit à petit qu'il va construire sa répétition. Il s'inscrit pleinement aux côtés de la salve des années 80 (globalement très réussie) sur le sujet. Le casting était inspiré, et surtout Tom Hardy que je tiens encore une fois à saluer pour sa prestation. Le tout est bien dirigé aussi bien dans la manière de présenter les images que de fabriquer les personnages. Rien à redire sur ce Des Hommes sans Loi, de toute beauté. C'est même dans ses petites imperfections qu'il en devient encore plus jouissif. Le seul point que je trouve bâclé c'est le fait qu'il ne renouvelle finalement rien du tout. Le film enchaine une manière d'exposer les choses déjà connues. C'est dans cette non-surprise que Des Hommes sans Loi est un tantinet décevant mais ce n'est pas grave.
Note : 9/10. En bref, une très belle réussite d'un classicisme défendable.


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