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[Critique] UNE NOUVELLE CHANCE de Robert Lorenz

Par Celine_diane
[Critique] UNE NOUVELLE CHANCE de Robert Lorenz
Voilà presque dix ans que Clint Eatwood n’avait pas fait l’acteur pour quelqu’un d’autre que lui-même. L’argument est suffisant à nous faire nous déplacer en salles voir un film peu emballant sur le papier, et qui semble justement recycler (en moins bien…) tout ce que fait le cinéma d’Eastwood : héroïne forte (Amy Adams) + papy grincheux à la Gran Torino + success story sportive à la Invictus. Peu surprenant lorsque l’on sait que le réalisateur d’Une nouvelle chance n’est ni plus ni moins que l’assistant réalisateur de Clint… Le résultat est-il à la hauteur des attentes ? Pas vraiment. En effet, difficile de passer après le Moneyball de Bennett Miller, sommet de cinéma qui réinventait, il y a à peine quelques mois, tous les codes du film de baseball. Ici pas vraiment de surprise, Lorenz signe un film ronronnant, (trop ?) tranquille, et bourré de poncifs. Tout commence avec un recruteur de talents (joué par Eastwood) qui perd la vue. Alors qu'il est menacé de se faire virer, sa fille avocate arrive à la rescousse. Une nouvelle chance ne nous épargne rien : love story grosse comme un camion (avec un Justin Timberlake, bien meilleur dans Bad Teacher), antagonismes vus et revus entre le père et sa fille, couplet du « c’était mieux avant » chéri par Eastwood, et, leçons de vie (il vaut mieux faire ce que l’on aime qu’être payé grassement pour un boulot que l’on n’aime pas). 
Pour autant, même s’il souffre d’immenses longueurs et d’une absence d’originalité indéniable, le film de Robert Lorenz se regarde sans déplaisir. Lorenz sait y faire pour caresser le spectateur dans le sens du poil. Avec sa peinture d’une juste Amérique où les gentils gagnent encore sur les méchants, où l’expérience et la fidélité l’emportent sur l’appât du gain et la nouveauté, où l’on règle ses traumas en moins de temps qu’il en faut pour le dire, il signe un long métrage qui, par essence, ne peut contrarier personne. Une parenthèse inoffensive, certes désuète (qui croit encore au rêve américain ?), mais qui, en temps de crise, possède un petit quelque chose de reposant, et d’étonnamment séduisant. 
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