Les éditions Corti, dans leur « série américaine »
viennent de publier L’ouverture du champ,
dans une traduction de Martin Richet
Il m’est souvent accordé de retourner au
pré
comme s’il était une scène composée par l’esprit,
qui n’est pas le mien, mais est un lieu construit,
qui est le mien, il est très près du cœur,
pâture éternelle toute pliée de pensée
aussi un foyer y est contenu
qui est un lieu construit, créé par la lumière
d’où tombent les ombres qui sont formes.
D’où tombent toutes les architectures que je suis
que je dis images du Premier Être aimé
dont les fleurs sont flammes offertes à la Dame.
Elle qui est Reine Sous La Colline
ses armées sont une perturbation des mots dans les mots
qui est un champ plié.
Il n’est qu’un rêve de l’herbe soufflée
à l’est contre la source du soleil
une heure avant le déclin du soleil
son secret nous apparaît dans un jeu d’enfant
ronde à la rose racontée.
Il m’est souvent accordé de
retourner au pré
comme s’il était une propriété donnée de l’esprit
que certains liens opposent au chaos,
qui est un lieu de premier consentement,
éternel présage de ce qui est
Robert Duncan, L’Ouverture du champ, traduction Martin Richet, « série
américaine », Éditions Corti, 2012, p. 45
Often I Am Permitted to Return to a
Meadow
as if it were a scene made-up by the mind,
that is not mine, but is a made place,
that is mine, it is so near to the heart,
an eternal pasture folded in all thought
so that there is a hall therein
that is a made place, created by light
wherefrom the shadows that are forms fall.
Wherefrom fall all architectures I am
I say are likenesses of the First Beloved
whose flowers are flames lit to the Lady.
She it is Queen Under The Hill
whose hosts are a disturbance of words within words
that is a field folded.
It is only a dream of the grass blowing
east against the source of the sun
in an hour before the sun's going down
whose secret we see in a children's game
of ring a round of roses told.
Often I am permitted to return to a meadow
as if it were a given property of the mind
that certain bounds hold against chaos,
that is a place of first permission,
everlasting omen of what is.
source de
la version originale. Attention, le livre n’est pas bilingue.
(bio-bibliographie de Robert Duncan à venir)