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«Nous donnons davantage de poids aux petits marchés émergents»

Publié le 28 novembre 2012 par Sylsol

Le fonds Emerging Markets Select Equity Fund (LU0379088940) de State Street Global Advisors investit dans des actions d’entreprises appartenant aux 21 marchés de l’indice MSCI Emerging Markets. Comme l’explique son gérant Gaurav Mallik, les petits pays émergents contribuent à hauteur de 30% des rendements du fonds tandis que la sélection des titres fournit les 70% restants.
Le Temps: Quelle est la stratégie de votre fonds ?
Gaurav Mallik : Notre but est d’avoir un portefeuille bien diversifié avec des titres auxquels nous croyons. Pour nous différencier de la concurrence, mais également pour profiter de ce que l’on appelle la «prime à la liquidité», nous avons choisi de donner davantage de poids que l’indice de référence aux petits marchés – comme l’Indonésie ou le Maroc. A l’inverse, nous sous-pondérons les grands marchés émergents que sont la Chine, le Brésil ou encore la Corée.
– Qu’entendez-vous par prime à la liquidité?
– L’idée est la suivante: pour inciter les investisseurs à investir chez eux, les petites entreprises offrent des rendements supérieurs à la moyenne aux détenteurs de leurs titres. Une sorte de récompense pour avoir fourni de la liquidité là où il y en avait besoin. Cette prime, ou récompense, existe également pour ceux qui investissent dans des petits marchés émergents. Cet «effet pays» s’explique notamment par le fait qu’il s’agit de marchés plus difficiles d’accès avec des coûts de transaction potentiellement plus élevés. Notre stratégie consiste donc à profiter de cette prime à la liquidité.
– Il paraît difficile d’investir autant de capital dans le marché chinois qu’au Maroc par exemple ?
– C’est pourquoi nous avons choisi de séparer les marchés qui nous intéressent en quatre groupes distincts. Chaque groupe se différencie des autres par la taille, la liquidité mais aussi la concentration des marchés qui le composent. C’est seulement ensuite, au sein de ces quatre pôles, que chaque pays est pondéré de façon équivalente. Ainsi, nous profitons pleinement de l’effet de liquidité pour chaque petit marché.
– N’est-il pas risqué de s’exposer à des petits marchés peu connus ?
– Pour minimiser les risques, nous effectuons une grande diversification de notre portefeuille (entre 130 et 150 titres). De plus, si nous sous-pondérons la Chine admettons de l’ordre de 8%, nous allons surpondérer des marchés comme l’Egypte ou la Hongrie par exemple de seulement 1%. Les risques que nous prenons sur ces marchés sont ainsi compensés par notre grande diversification.
– Comment effectuez-vous la sélection des titres ?
– Nous classons les entreprises par secteur et nous recherchons les meilleures sociétés pour chacun d’entre eux, que ce soit l’énergie, les banques, etc. Bien évidemment, cette sélection est beaucoup plus importante pour les grands marchés que pour les petits. Au Maroc par exemple, il n’y a que deux ou trois sociétés dans lesquelles les investisseurs institutionnels peuvent investir. Pour ces marchés, nous profitons donc davantage de «l’effet pays» que de la sélection des titres.
– Y a-t-il des secteurs qui se démarquent dans certains pays ?
– Certains marchés, tels que l’Inde ou l’Indonésie, ont des entreprises orientées vers la consommation qui fonctionnent très bien. A l’inverse, des pays comme la Russie ou ceux appartenant à la zone EMEA disposent d’entreprises compétitives dans le secteur industriel. Nous parions généralement sur ces secteurs. Toutefois, nous n’investissons que dans des entreprises que nous connaissons bien, qui nous paraissent être sous-évaluées et dont le potentiel de croissance reste important. Des entreprises qui restent attractives malgré la hausse des bourses ces derniers mois et qui sont très bien dirigées, à l’image de Samsung ou de Tata Motors.
– Y a-t-il d’autres aspects propres aux pays dans lesquels vous investissez ?
– Généralement, les titres que nous avons offrent des rendements du dividende relativement élevés. En ce moment, le dividende moyen est de 3,74%.
– Comment l’expliquez-vous ?
– Dans ces petits marchés émergents, les entreprises sont fréquemment contrôlées par l’Etat ou par de grandes familles. Or, ces entreprises ont la volonté de payer des dividendes importants non seulement pour attirer les investisseurs mais aussi parce que ces dividendes représentent une source de revenu importante pour l’Etat ou les familles actionnaires.
– Quelles sont vos perspectives de croissance ?
– Nous tablons sur une croissance de 5,1% cette année dans les marchés émergents contre 1,2% pour le monde développé. Les marchés émergents vont continuer à croître quatre fois plus rapidement que les marchés développés. Une croissance qui nécessite des liquidités.
(Sebastien Dubas - LeTemps.ch - 19/11/2012)


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