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[Critique DVD] Tony Manero

Par Gicquel
[Critique DVD]  Tony Manero

Santiago du Chili, alors que la terrible dictature de Pinochet sévit, Raùl Peralta, 50 ans, est fasciné par le personnage de Travolta dans " La Fièvre du samedi soir" et par l'univers du film. Tous les samedis soirs, il libère sa passion pour le disco.

[Critique DVD]  Tony Manero
"Tony manero" de Pablo Larraín

Avec : Alfredo Castro, Amparo Noguera

Sortie le 04 décemb 2012

Distribué par Blaqout

Durée : 97 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

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Les bonus :

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Interdit aux moins de 12 ans

Dans le détournement des genres, Pablo Larrain a décroché la palme. Son film qui prend les allures d’une agréable comédie musicale (pouvoir danser comme Travolta) force aussi la complainte politique, sous la dictature de Pinochet, et donne enfin dans le registre du film noir au contact d’un héros, lui non plus, pas vraiment ordinaire.
Raul Peralta est en effet prêt à tout pour imiter à la perfection les chorégraphies de son idole Tony Manero, le personnage légendaire de Travolta dans « La Fièvre du samedi soir ». C’est pourquoi il rapine, détrousse les cadavres abandonnés par la police, et assassine de ci, de là.
Aucune préméditation dans sa démarche, mais rien que le hasard des rencontres et l’absolue nécessité de se payer un beau costume de danse ou un sol lumineux, comme dans le film !

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 Le portrait que nous en fait Larrain est édifiant. Introverti, l’homme n’est pas à l’image du danseur qui se pavane dans les concours et devant un public bon enfant. Etrange, secret, pas un mot de trop, pas un sourire. L’homme est à l’image de son pays : même entre amis on se méfie de ses paroles,  pour ne pas passer pour un communiste. « Ici tout est pourri » dit Peralta en cassant les quelques planches mal ajustées du parquet où il répète.
C’est l’allusion la plus évidente à l’état d’urgence que décrit en sourdine un réalisateur qui connaît lui aussi le bon tempo. Même si au Chili, ces temps sont révolus, il remet sur la douleur, des mots et des images. Il le fait avec une distance extrême qui peut-être accentue encore plus le drame que vivent au jour le jour les résistants de l’ombre.

[Critique DVD]  Tony Manero

 Peralta les côtoie, et les ignore pour mieux s’accrocher à son rêve. Mais peut-on échapper à la dictature avec des talons compensés ? C’est ce qu’il imagine dans sa fuite en avant, où s’effilochent des amours minables et des amitiés de pacotille.
L’image n’est pas très jolie, un brin grisaille. C’est l’époque du disco qui patine aux pas cadencés de la force policière. Dans la salle de danse ,deux hommes en civil  viennent de pénétrer. Et  la musique s’est arrêtée

  • Mais encore

« Tony Manero » a été présenté au Festival de Cannes en 2008, dans le cadre de la 40e Quinzaine des Réalisateurs. Il n’a rien reçu, mais au festival de Turin , sous la présidence de Nanni Moretti, il décroche le prix du meilleur long-métrage et du meilleur acteur .

Raul Peralta est incarné par Alfredo Castro, également co-scénariste du film. Acteur et metteur en scène de théâtre réputé au Chili, lauréat de nombreux prix, il a été l’assistant de grands hommes de théâtre français comme Georges Lavaudant ou Jorge Lavelli. Pour préparer son rôle, il a dansé plusieurs fois par semaine pendant deux mois en compagnie de la chorégraphe chilienne Francisca Sazie.

[Critique DVD]  Tony Manero

John Travolta a incarné Tony Manero dans « La Fièvre du samedi soir » de John Badham (1977) mais aussi dans la suite du film, « Staying Alive » (1983), réalisée par Sylvester Stallone. Depuis, des dizaines de longs métrages contiennent des références à ce film-culte, sa musique ou ses séquences de danse, de « Shrek » à « Disco ». Patricia Mazuy avait choisi pour héroïne une adolescente fan du film dans « Travolta et Moi » -tourné pour la télévision.

Prix public conseillé : 15 euros

En bref

Le film

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C’est un film terrible, pas du tout ordinaire, que le réalisateur chilien élabore de manière presque paisible. Tout semble couler de source, de la vie à la mort, avec au bout du compte, le constat amer des illusions brisées. Vous aurez compris que ce n’est pas vraiment drôle, mais la réalisation de Lublain qui force le respect, réussit à nous la rendre utile. C’est un film que j’ai regardé sans détourner une seule fois la tête, sans bouger le petit doigt de pied…

Les bonus

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Il n'y en a pas


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