Il y a quelques jours nous quittait Si AHMED TAYEB LAALEJ l’acteur immense, le dramaturge fécond et le parolier génial!
Tous les marocains se reconnaissent dans la silhouette de cet ancien menuisier, devenu au fil du temps le plus “fin disert” de l’arabe dialectal marocain : sa langue aisée et élégante était comprise par tous ses compatriotes, à travers toutes les régions du Maroc.
Cela ne l’a pas empêché de s’intéresser aux cultures étrangères et d’y ce qu’il y avait meilleur pour l’adapter au goût du public marocain. Il a su ainsi ”marocaniser” avec talent des pièces de Molière aussi différentes que “Les fourberies de Scapin” ‘(Aimayel Jha) et “Tartuffe” (Wali Allah), ou la pièce de Jules Renard “Le légataire universel” (Al Hakim Kankoun). Il a entrepris également l’adaptation d’une pièce de l’allemand Bertolt Brecht devenue aé sous sa plume : “Taleb maachou”.
Sa maitrise de la langue dialectale nationale lui a permis, en plus de fournir les chanteurs marocains (Mohamed Fouiteh, Maâti Benkacem, Abdelouahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Naïma Samih) en paroles inoubliables, de faire connaitre la chanson marocaine à travaers tout le monde arabe avec notamment les énormes succès enregistrés par MA ANA ILLA BACHAR ou par MARSOUL AL HOUB, repris par les grandes voix populaires orientales.
Expert de l’arabe dialectal, il a produit de nombreux poèmes sous la forme spéciale de “jazal”.
En homme de théâtre complet, Si Ahmed Tayeb Laalj a travaillé longtemps au sein de l’historique troupe de la Maamora pour laquelle il a créé des dizaines de pièces.
Si Ahmed Tayeb Laalej a touché également au cinéma, avec un succès peut-être moindre, n’ayant pas trouvé de rôle à la mesure de son talent ou bien de metteur en scène sachant exploiter son art.
Et pour couronner sa carrière, il a publié en 2001 chez les Editions Al Maarif Al jadida un délicieux ouvrage intitulé “AL BARNITA” où il aborde les mille et un problèmes de la société marocaine.
رحم الله الفنان٠