Laurent, la trentaine, vit avec Marlène, plus jeune, dans un petit village du Cantal. Ils se sont installés en hauteur, dans une maison isolée et y connaissent de grands moments de bonheur, doux et paisibles. La vie de la jeune femme semble seulement rythmée par ses visites régulières au bibliobus, qui stationne régulièrement sur la place. Un soir, leur chien se fait renverser par une voiture et Marlène rencontre le vétérinaire...
Ce roman à plusieurs voix est prenant. Marie-Hélène Lafon a une manière bien particulière d'utiliser les points de vue, fragments de narration, monologues, lettres et morceaux de journaux intimes, et c'est sans doute ce qui donne à ce texte une richesse certaine. Parmi les nombreux protagonistes hétéroclites de ce drame, le couple Marlène et Laurent est attachant et le lecteur regrette amèrement cette rencontre, ce fameux "soir du chien", qui brisera tout, qui éclatera cette harmonie délicieuse que l'on devine. Alors, voici de beaux personnages, une belle histoire, un style agréable, et un livre que l'on ne regrette vraiment pas d'avoir lu !!
Un extrait : "Mon frère souriait de me voir partir, aux heures les plus chaudes du jour, à pied, en vélo, ou en voiture, selon la distance mise entre elle et moi par nos déplacements. Elle était mon centre de gravité, mon nombril blanc. Richard ne m'a rien demandé quand je l'ai laissé rentrer seul à la fin de l'été. Ma mère, au téléphone, m'a dit : "Pas plus de quinze jours ; tu as du travail ici. Les gens n'attendront pas toujours ; ils iront voir ailleurs." Je suis revenu en novembre, avec elle, pour notre premier hiver. Ma mère savait qu'elle ne pouvait rien contre ça. Elle la trouvait trop jeune, et c'était tout ; elle avait un peu peur, mais elle avait trop aimé son homme pour se battre contre ce qui me tenait, moi, à plein bras, dans un vertige décuplé par le confinement de l'hiver, ma grande saison."
Note de lecture : 4/5 (presque un coup de coeur, malgré tout !)
Ce livre, qui appartient à Anne, circule en tant que
.L'avis de Bellesahi et celui de Gambadou.