Alan aime Marion, la fille de son patron. Ils vont se marier. Il fête cela avec ses amis. Ils écrasent un homme la nuit et s’échappent. Juliette, étudiante en médecine, a tout vu de son balcon.
Début choc, une problématique intéressante, Trois Mondes partait sur de bonnes bases. Et pourtant, Catherine Corsini perd au long du film, tout ce qui aurait pu en faire une réussite, et le rend du coup très quelconque. Explications.
Trois mondes : celui d’Al, celui de Juliette et enfin celui de Vera. Catherine Corsini a l’objectif de dépeindre 3 univers différents, 3 classes sociales et de les recouper par cet événement commun qu’est l’accident. Si l’idée paraît alléchante, le résultat final l’est moins. En effet, le traitement de ces mondes est très peu recherché et rempli de stéréotypes dépassés, en particulier celui de Vera et de son mari. La violence de certains des membres de cette communauté ou encore leurs réactions improbables (Vera demande combien elle peut retirer de la vente d’organes de son mari aux médecins, alors que cela fait 5 ans qu’ils habitent en France.) rendent les personnages très caricaturaux.
Pour celui de Juliette, il n’est pas tellement sujet aux stéréotypes, mais est touché par un gros problème que le film ne résout pas du tout : pourquoi se donne t-elle autant de peine pour ça ? Elle s’investit tellement et ses décisions sont tant invraisemblables que cela en devient peu crédible. De plus, son monde ne parait finalement pas si différent que celui d’Al.
C’est au final sûrement ce dernier qui reste le mieux traité, aidé par la bonne performance de Raphël Personnaz. Les dilemmes qui se créent en lui se ressentent plutôt bien à travers son jeu, et même si, là encore, ses réactions paraissent peu intelligentes, on réussit à croire en son désespoir. Le reste du casting est assez bon, mais pas vraiment aidé par des dialogues pas très inspirés.
Pas si mauvais jusque là, donc. Sauf que le scénario est plombé par de nombreuses incohérences extrêmement agaçantes (tout le monde se croise sans se connaître, les réactions improbables de la part de tous les personnages, etc.) Très ambitieux, Trois Mondes se perd ainsi dans le développement, à cause d’une écriture beaucoup trop maladroite et brouillonne.