Magazine Culture

Jérôme Kerviel, un romancier malgré lui

Par Goliath @Cayla_Jerome

Bec2fbf4fa3711dc97c75e8423fe6fc3 Sans même l'avoir rencontré, plusieurs livres sont prêts à sortir, la folie s'empare du monde de l'édition, plus rapide qu'une chute des bourses…

L’affaire Kerviel déclenche une frénésie éditoriale. Pas moins de quatre livres sur ce courtier français soupçonné d’avoir fraudé la Société générale pour 7 milliards de dollars sont sur le point de paraître en France. Souce : Olivier Schmouker, Lesaffaires.com13 mars 2008

La bonne question à se poser, est reste-il de la place pour d'autres livres, pour autre chose que le livre jetable, évènementiel et de courte durée ? Quelle place les éditeurs veulent-ils laisser aux auteurs et à l'écriture ? Il est triste de constater que seuls les brûlots ont un espoir de vie, même éphémère ! La télévision ne diffuse plus que du "réality merdoyer" pseudo quelque chose de vrai dont les dés sont pipés d'avance, voici que la littérature s'y adonne aussi. Triste constat que ce dérapage et, il est fort à parier que nul n'en sortira grandi

Aujourd’hui-même, les éditions du Seuil lancent «5 milliards en fumée : les dessous du scandale de la Société générale», signé par Pierre-Antoine Delhommais, chef adjoint du service économique du journal Le Monde. Cette publication survient seulement un mois et demi après l’éclatement de l’affaire.
Suivront dans la foulée :
- «Le joueur : la chute de l'homme aux 50 milliards d'euros» (Scali), par Paul-Eric Blanrue et Chris Laffaille, le 3 avril; Ils adorent ce genre de pamphlet !
- «Les 7 scandales de la Générale» (Albin Michel) d'Airy Routier, rédacteur en chef du Nouvel Observateur, le 2 mai;
- «L'homme qui valait 5 milliards" (First), de Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy, journalistes respectivement au Point et à Marianne, le 5 juin.
Jusqu'à présent, aucun de ces auteurs n'a rencontré Jérôme Kerviel ou son entourage, a dit Christophe Reille, qui gère sa communication. Quant à savoir si le courtier compte donner sa version des faits, Jérôme Kerviel a été projeté sur le devant de l'actualité à son corps défendant et n'a donc pas encore de projet éditorial finalisé, a-t-il ajouté.

Et là est le hic. Comment peut-on faire un livre d’enquête sérieux alors que l’enquête policière ne fait que commencer et que le principal acteur, et d’autres personnes concernées, refusent de donner publiquement leur version des faits?
Comme au jackpot
En France, la tendance éditoriale va aux livres vite faits exploitant à chaud les sujets d’actualité. Elle permet aux éditeurs de faire de bonnes affaires, même à petit tirage. Ce n'est pas Wrath qui dira le contraire !
Cette frénésie entraîne quelques dérapés : «Les Dames du président» (Rocher), sorti en librairie le 17 janvier mais fini de rédigé en décembre, ne parle même pas de Carla Bruni
Pour ce genre d'ouvrage, il est vital d’être le premier à être mis en vente, quitte à ce que l’histoire ne soit pas fignolée (certains auteurs ne prennent que deux semaines pour rédiger leur ouvrage...). C'est que sur chaque livre vendu 15 euros (23 dollars), un éditeur empoche une marge brute d’environ 2,10 euros (3,10 dollars). Le calcul est simple : 100 000 exemplaires vendus en un mois ramènent quelque 310 000 dollars dans les caisses de la maison d’édition; et un "petit" tirage de 10 000 exemplaires permet tout de même de récolter 31 000 dollars en un clin d'oeil!.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Goliath 4344 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines