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En noir et black

Publié le 27 janvier 2012 par Georgesdimitrov

En noir et blackNous vous avons déjà, à travers Soviet Soviet, Ancien Régime et Mushy, donné un aperçu de la scène underground italienne; revenenons-y aujourd’hui avec une critique en avant-première du premier album de Der Noir, à paraître la semaine prochaine sur l’étiquette RBL Music Italia.

Portant bien son nom, le groupe nous propose une musique authentiquement gothique, rejoignant une certaine résurgeance du genre musical: parfois considérée comme ringarde dans les années 2000, la musique gothique, portée par les succès de nouveaux porte-étendards tels The Soft Moon, effectue en effet un retour en grâce récent aux yeux de la critique. Et si le genre avait, dans les années 80, souvent été associé à une esthétique romantique (les frontières avec la new wave ou les “nouveaux romantiques” sont d’ailleurs souvent floues), sa mouture 2010 est souvent froide, se réclamant des ambiances glacées de la cold wave.

Ces prises de position musicales et l’esthétique vaguement S&M réminescente de D.A.F. ne sauraient d’ailleurs étonner, les membres de Der Noir ayant tous officié au préalable dans des formations allant de l’industriel au black metal. Intitulé A Dead Summer, ce disque constitue ainsi une aventure résolument plus calme pour Manuele Frau (voix), Manuel Mazzenga (guitare & basse) and Luciano Lamanna (drum machines, synthétiseurs). Les pistes sont généralement composées sur un mode planant, exploitant des superpositions de nappes de synthétiseurs et de guitares noyées dans des effets de révérbération et de délai. Si elle est envoutante, cette production s’avère quelque peu uniforme, et si des pistes comme les intenses Private Ceremony et Stranger’s Eye ou la plus électronique Dead Summer ressortent du lot, d’autres telles Lontano Dalle Rive, Cosa Vedo ou Clouds of 86 manquent parfois d’énergie et personnalité.

En noir et black
S’il maitrise ainsi admirablement ses ambiances noires, le groupe pêche hélàs un peu par manque d’originalité, les références à Depeche Mode (période Exciter), Bowie (les rythmes hachés évoquant fortment Outside ou Heathen), The Cure ou tant d’autres étant parfois trop évidentes. Sachant toutefois bien s’entourer, le groupe a notamment requis les services de Newclear Waves (projet d’Alessandro Adriani, l’homme derrière Mannequin) et Mushy pour le premier extrait: quelques pulsations de synthétiseur bien placées et des voix fantômatiques donnent ainsi vie à Another Day, que nous vous offrons ici en téléchargement. Saluons également au passage la réalisation léchée employant entièrement de l’équipement analogique vintage, ainsi que l’esthétique de la pochette et son joli mannequin au contraste sans visage.


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